«Ce prix n'est pas seulement moi», a déclaré l'écrivaine après l'annonce du résultat. Kim de l'Horizon, qui ne se considère clairement ni comme un homme ni comme une femme, s'est d'abord précipitée dans le public pour serrer dans ses bras des compagnes de route. En pleurs, elle a ensuite remercié sa mère, entonnant spontanément et a capella une chanson. Le prix est aussi «un signe contre la haine et pour l'amour».
Kim de l'Horizon est récompensée du prix pour le meilleur roman de langue allemande de l'année, dotée de 25'000 euros, pour son titre «Blutbuch», édité chez DuMont. Elle y évoque justement le thème du genre.
A la recherche de «son propre langage»
«Avec une énorme énergie créative, le narrateur non binaire du roman 'Livre de sang' cherche son propre langage», déclare le jury. «Quelles sont les formes narratives possibles pour un corps qui échappe aux représentations traditionnelles du genre?» La forme romanesque est en perpétuel mouvement: «Chaque tentative de langage, de la scène plastique au mémoire sous forme d'essai, déploie une urgence et une force d'innovation littéraire qui ont provoqué et enthousiasmé le jury», ajoute ce dernier.
Kim de l'Horizon elle-même laisse délibérément sa biographie dans le vague: le texte de la couverture indique: «né en 2666». Selon la Börsenverein, Kim de l'Horizon est née en 1992 près de Berne; elle a étudié la langue allemande et les sciences du cinéma et du théâtre à Zurich ainsi que la littérature à Bienne. «Blutbuch», un premier roman, avait déjà été récompensé auparavant par le prix littéraire de la fondation Jürgen Ponto.
Le jury a lu 233 titres au total.
(ATS)