Plusieurs plaintes reçues
Des hommes nus dans une émission de la SRF suscitent de vives critiques

Un reportage du «Tagesschau» de la SRF sur un spectacle de danse avec des hommes nus provoque des remous. L'organe de de médiation a reçu plusieurs plaintes: les critiques sont très vives.
Publié: 21.10.2021 à 16:21 heures
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Dernière mise à jour: 21.10.2021 à 16:24 heures
La présentatrice Andrea Vetsch a prévenu le public que l'émission pourrait choquer.
Photo: Screenshot SRF

«La séquence qui va suivre risque d’irriter un peu certaines personnes», a prévenu Andrea Vetsch pour introduire une vidéo de présentation de la pièce de danse «Fuck me». Ce qui a suivi a sûrement fait rougir une partie des téléspectateurs. Dans le reportage de l’émission «Tagesschau» sur la SRF, diffusé à une heure de grande écoute, on peut voir des hommes dans leur plus simple appareil danser. Le reportage n’a pas été censuré. Plusieurs personnes se sont plaintes auprès de l’organe de médiation à ce sujet.

Dans l’une de ces plaintes on peut lire: «Je suis choqué par le reportage très détaillé, long et obscène sur une pièce de théâtre à la fin du 'Tagesschau'. C’est un programme qui est également regardé par des mineurs». Un autre plaignant déplore: «Il est tragique et choquant qu’une chaîne du service public, financée par l’argent des contribuables, s’abaisse à un niveau aussi bas et diffuse de telles 'conneries'. […] SRF 1 devrait être poursuivie pour avoir causé un outrage public à la pudeur.» Dans un troisième courrier virulent adressé à l’organe de médiation, les critiques vont encore plus loin: «Montrer de telles 'ordures' en prime time est typique de SRF!».

La SRF s’explique

Du côté de la SRF, il n’y a aucun problème. «Les contributions sur les événements culturels font partie du 'Tagesschau'. La culture, sous ses formes les plus diverses, fait partie de notre quotidien», explique la rédaction. La metteuse en scène Marina Otero parle de l’exploitation de son propre corps dans la pièce de danse basée sur son expérience personnelle. La «nudité est un moyen artistique légitime», estime-t-elle.

En outre, un soin extrême a été apporté lors du montage du segment montré sur les écrans. La SRF explique que l’équipe de production s’est délibérément abstenue de montrer des détails en gros plans. La chaîne de télévision ne considère pas non plus qu’il y a eu atteinte à la protection des mineurs.

Des dissensions au sein des médiateurs

L’autre controverse porte sur les désaccords au sein de l’organe de médiation, dirigé par Esther Girsberger et Kurt Schöbi: ils ne sont pas d’accords quant aux questionnements suscités par les plaintes. Dans la communication provenant de l’organe on peut lire: «La SSR est un diffuseur public qui, en comparaison aux diffuseurs privés, doit se comporter de manière consciencieuse en termes de production et de sélection des programmes.»

La moitié de l’organe de médiation y voit une violation de la loi sur la radio et la télévision. Toutefois, les médiateurs conviennent que le programme n’est pas dérangeant, pornographique ou obscène. (bnr/chj)


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