Faire un peu de publicité auprès de ses amis, ou sur les réseaux sociaux, puis renvoyer à une boutique en ligne et percevoir une commission? Cela peut sembler innocent, mais c'est en réalité illégal s'il s'agit de compléments alimentaires contenant du CBD. L'année dernière, les douanes ont apparemment remarqué une augmentation des importations de tels produits en provenance des Etats-Unis. Des particuliers seraient d'ailleurs souvent recrutés pour la vente en Suisse.
Le laboratoire cantonal de Zurich a déjà averti 13 personnes et ordonné une interdiction de vente et de publicité pour deux boutiques en ligne. Les personnes qui ne respectent pas cette interdiction doivent s'attendre à des sanctions financières de la part de l'autorité de contrôle des denrées alimentaires compétente et à une plainte pénale. «Cela vaut également pour les particuliers qui ne font 'que' de la publicité sur les réseaux sociaux et redirigent de potentiels clients vers des boutiques en ligne.»
Mélatonine ou millepertuis
Selon le communiqué du laboratoire, ces compléments alimentaires sont considérés comme légaux parce qu'ils ne contiennent pas de THC, responsable de l'effet euphorisant recherché lors de la consommation de cannabis. «Mais ils ne sont en aucun cas des produits sûrs», écrit le laboratoire cantonal. Cela s'explique par le fait qu'ils contiennent d'autres ingrédients interdits, comme la mélatonine ou le millepertuis. L'assortiment est en outre proposé avec de fausses allégations de guérison, comme le fait que les produits aident à lutter contre les douleurs et les inflammations, ou peuvent être utilisés pour traiter les troubles du sommeil ou l'obésité.
Le cannabidiol (CBD) non enivrant est certes légal en Suisse, mais il n'est pas autorisé en tant qu'ingrédient alimentaire, ni dans notre pays ni dans l'Union européenne (UE). Selon le laboratoire cantonal de Zurich, on ne dispose pas encore d'informations suffisamment fiables pour évaluer la sécurité. Il existe toutefois des indices d'effets indésirables, notamment sur le foie, au sein duquel des lésions hépatiques peuvent apparaître.
Les personnes qui achètent des denrées alimentaires pour leur usage privé peuvent certes le faire à leurs risques et périls dans le monde entier. Pour les boutiques en ligne, dont le siège ou l'adresse de contact se trouve en Suisse, les directives de la législation alimentaire suisse s'appliquent. Mais pour les sites étrangers, il faut être conscient que d'autres règles sont en vigueur. «Cela peut signifier, par exemple, que les compléments alimentaires contiennent d'autres ingrédients que ceux auxquels on est habitué ou qui sont plus fortement dosés», indique le communiqué.