Le patron de Migros, Mario Irminger, transforme radicalement le groupe de commerce de détail. Chez Schwytz Milchhuus, qui appartient à Elsa, une filiale de Migros, deux des trois sites seront fermés d'ici fin mars 2025. Cela entraînera la perte de 45 emplois, comme l'a annoncé le géant orange à la mi-juin.
La réduction des activités d'exportation est à l'origine de ces suppressions. Par le passé, le groupe Elsa exportait son fromage dans environ 25 pays. A l'avenir, l'entreprise veut se concentrer sur les cinq plus grands marchés cibles, comme le montrent les recherches de Blick.
Retrait d'Asie, d'Afrique et d'Europe de l'Est
A l'avenir, le fromage issu des entreprises industrielles Migros ne sera plus disponible qu'en Allemagne, en France, aux Etats-Unis, en Australie ainsi que dans les pays du Benelux, à savoir la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. En revanche, Elsa se retire de marchés plus petits en dehors de l'Union européenne (UE), concrètement d'Asie, d'Afrique et d'Europe de l'Est. Au total, une vingtaine de pays sont concernés.
«Moins de pays d'exportation signifie plus d'efficacité, mais aussi moins de complexité et de coûts», explique une porte-parole de Migros. Elsa peut ainsi livrer à Migros de manière plus efficace en termes de coûts, de sorte qu'en fin de compte, outre les consommateurs en Suisse, les producteurs de fromage et les producteurs laitiers en profitent aussi.
«Continuer à acheter tout le lait»
Jusqu'à présent, le groupe Elsa exportait environ 8000 tonnes de fromage par an. «A l'avenir, ce sera environ 5% de moins», fait savoir la porte-parole. 5% de moins correspondent à 400 tonnes de fromage. Pour cette quantité, il faut compter environ 4000 tonnes de lait, ce qui correspond à la production annuelle de plus de 20 exploitations moyennes.
Les fournisseurs d'Elsa ne trouveront-ils plus d'acheteurs pour leur lait? La centrale Migros à Zurich se veut rassurante. «Nous continuons à acheter la totalité du lait et permettons ainsi à nos partenaires d'avoir eux aussi des perspectives durables», explique la porte-parole.
Le groupe coopératif en est convaincu: le «recentrage stratégique» assure «des perspectives de croissance et de développement durables» pour les secteurs du lait et du fromage.