Le conflit dégénère entre l'État de Vaud et la mère de Bénédicte, nom d'emprunt du bébé placé au foyer lausannois l'Abri depuis juin 2023. Selon les informations de «24 heures», la maman a été arrêtée en gare de Zurich le 27 août.
Trois jours auparavant, le samedi 24 août, la mère avait décidé de consulter un pédiatre à Fribourg sans ramener Bénédicte à temps au foyer. La famille avait alors écrit à la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ) pour l'en informer.
Plainte pour enlèvement
La maman a ensuite emmené son bébé consulter un spécialiste à Zurich, accompagnée de sa mère, de sa sœur et de sa nièce. La famille dit avoir remarqué des hématomes sur le corps de l’enfant lors de visites, ainsi que des lésions sur ses parties intimes. La mère a demandé un changement de foyer, mais la justice a rejeté cette requête, prévoyant un examen approfondi en octobre, écrit le quotidien.
La DGEJ a porté plainte pour enlèvement. La mère de Bénédicte a été mise en garde en vue à Lausanne. Après avoir dormi au poste, elle a été interrogée le 28 août, avant d'être libérée en fin de journée.
Droit de visite réduit
Son bébé, a-t-elle appris par courrier, a été placé en foyer à Yverdon. Elle pourra voir la fillette deux fois par semaine. Jusqu'à cet épisode, mère et fille pouvaient se voir une heure à hauteur de deux fois par semaine, ainsi que pour une sortie le samedi et le dimanche.
Bénédicte avait sept jours lorsqu'elle a été placée à l'Abri. Sa famille accuse l'État de Vaud de placement abusif et a porté plainte contre l'État début 2024. L'enquête se poursuit. La DGEJ indique que les évocations d'abus sexuels sont «infondées et diffamatoires». Et assure à Blick que, contrairement à ce qui est indiqué dans «24 heures», l'enfant n'a pas été placé dans un foyer yverdonnois «mais temporairement dans un hôpital».
En outre, toujours selon les autorités, la famille n'aurait pas pris l'initiative de son propre chef de contacter la DGEJ après n’avoir pas ramené Bénédicte à son lieu de résidence, comme l'affirme pourtant la famille. «C'est le foyer où était placé l'enfant puis la police qui ont contacté la famille, puis enfin, la justice de paix qui a ordonné à la mère de ramener l'enfant, ce qu'elle n'a pas fait», appuie le Canton. Enfin, «la décision de transférer la petite dans un autre foyer était une planification de longue date car le foyer dans lequel elle résidait est un foyer d'urgence», insiste encore la DGEJ.