La plainte vient des rangs de l'UDC elle-même. «Soit on ne veut plus de parlementaires fédéraux lors des festivités du 1er août, soit on ne veut plus de membres de l'UDC», avance un membre du parti, courroucé. Notre interlocuteur en a fait lui-même l'expérience: alors qu'il recevait «quatre ou cinq invitations» en temps normal pour un discours lors de la Fête nationale, il a fait chou blanc cette fois.
D'autres membres du parti confessent avoir été bien moins contactés cette année. Un coup d'oeil au programme des pontes du parti pour ce week-end de Fête nationale révèle un constat amusant: Guy Parmelin se produira lors du brunch du 1er août à Obergoms, en Valais, puis à Sessa au Tessin.
Le ministre de l'Économie va ainsi s'exprimer dans la commune de son collègue de parti, le conseiller national Piero Marchesi. Le Tessinois pourra lui aussi s'exprimer — il est président de la commune, dont Sessa fait partie. Piero Marchesi, qui a fondé avec un certain Marco Chiesa une entreprise fiduciaire et de conseil, permet donc à Guy Parmelin de faire une apparition outre-Gothard.
Brunch chez Jean-Pierre Grin
Marco Chiesa ne se trouvera pas au sud des Alpes pour célébrer la Fête nationale. Le président de l'UDC est en froid avec la télévision tessinoise (RSI) en raison de la couverture du 1er août de l'an dernier. Ou plutôt de la non-couverture, puisque RSI ne s'était pas rendu dans une manifestation de l'UDC tessinoise, provoquant l'ire de Marco Chiesa.
L'homme fort du parti passera la Fête nationale en Suisse romande. À midi, il sera à Yverdon, où il doit... rendre visite à la ferme de Jean-Pierre Grin, conseiller national UDC depuis 2007.
Parmi les rares élus UDC à s'exprimer en public, on trouve Esther Friedli, mais la compagne de l'ancien président de parti Toni Brunner a prévu de rentrer dans leur «Maison de la liberté» (une auberge de campagne qu'elle tient avec l'ex-élu). C'est depuis son domicile qu'elle a prévu de livrer ses «réflexions sur le 1er août», après une brève apparition publique le matin à la piscine de plein air de Widnau, dans le canton de Saint-Gall.
Les UDC sont-ils boudés? La porte-parole du parti Andrea Sommer est empruntée: il n'y a pas vraiment d'outil fiable pour apporter une réponse définitive à la question, encore moins s'il y a un effet «post-Covid».
Dix ans de retard au PS
Dans les autres formations politiques, la réponse est peu ou prou la même: le Centre explique que les invitations sont adressées directement aux parlementaires, sans que le parti ne soit informé de manière systématique. Le parti socialiste n'en sait rien non plus. Néanmoins, à voir les nombreuses publicités pour des discours d'élus (de divers partis) sur les réseaux sociaux, on n'a pas l'impression qu'il y ait moins de parlementaires invités.
Pour effectuer cette recherche de la manière la plus «scientifique» possible, ne comptez pas sur les sites internet des partis — à l'exception de l'UDC. La formation au soleil jaune est exemplaire, puisqu'on trouve sur son site une liste des apparitions publiques de ses membres. Tout le contraire de celui du Centre par exemple, particulièrement confus, ou du PS.
Le parti à la rose fait pâle figure: sur son site internet, sous «1er août», on y trouve un message vidéo... vieux de dix ans de l'ancien président Christian Levrat. Entre-temps devenu président du conseil d'administration de La Poste, le Fribourgeois avait choisi pour son discours de 2012 son propre village, Vuadens. Comme Esther Friedli — le 1er août est un éternel recommencement.