Le sujet prend de l'ampleur. Le 26 janvier, Blick publiait un reportage à propos du sous-voies ouest de la gare de Lausanne, qui pue l'urine, voire pire. En cause: l'absence de toilettes publiques gratuites depuis le début des travaux de rénovation, conjuguée à la présence de sans-abri, qui y passent leurs nuits, en plein hiver. Comme Philippe Barraud, dit Baloo.
En matière de responsabilités, les CFF et l'Exécutif de la Ville se renvoient la balle. Inacceptable pour Pauline Blanc, élue libérale-radicale locale. La présidente des Jeunes PLR Vaud veut des réponses claires, pour pouvoir réfléchir à des solutions concrètes. Ce mardi, la candidate au Conseil national a interpellé la Municipalité lors de la séance du Conseil communal.
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L'occasion, pour Blick, de lui tendre le micro, ce mercredi. Ni une, ni deux, Pauline Blanc tance la majorité rose-verte, «qui se targue d'être à la pointe en matière d'accompagnement social et critique sans cesse la droite à ce sujet». L'étudiante en droit — elle passait un examen ce mercredi — demande que les SDF soient sanctionnés comme Monsieur et Madame Tout-le-monde, en cas d'infraction.
À la suite d'un article de Blick à propos du passage sous-voies quasi insalubre de la gare de Lausanne, vous avez réagi lors du Conseil communal de ce mardi. Pourquoi avoir attendu que la presse s'empare du sujet?
J'y suis passée le même jour que vous et j'ai remarqué le même phénomène: l'état déplorable de ce passage et les personnes sans-abri qui y dorment en plein hiver. Votre article a aussi mis en avant le fait que ces gens refusent de se rendre dans les hébergements d'urgence. Cet état de fait soulève des questions en termes de propreté, de sécurité et d'accueil de ces personnes.
Qu'est-ce qui vous choque le plus?
Premièrement, les problèmes de propreté — les chariots, les cannettes de bière, les habits, l'urine, etc. Le fait que ces gens dorment dehors dans le froid, aussi. Je me place du point de vue des pendulaires: on ressent d'abord une forte empathie pour ces sans-abri, puis vient le sentiment d'insécurité, même s'ils ne sont pas forcément dangereux.
Vous êtes présidente des Jeunes libéraux-radicaux Vaud, élue au législatif de Lausanne, candidate au Conseil national. Que feriez-vous, si vous étiez à la Municipalité?
Il faut avoir des réponses concrètes de la Municipalité et connaître la situation en détail avant de pouvoir penser à des solutions. Je ne dis pas que la Municipalité ne fait rien. Mais, dans cette ville gouvernée par la gauche, qui se targue d'être à la pointe en matière d'accompagnement social et critique sans cesse la droite à ce sujet, des gens dorment dehors et souillent un passage sous-voies très utilisé. Et ce alors que les hébergements d'urgence ne sont pas saturés et que des travailleuses et travailleurs sociaux hors murs sont en contact avec ces gens. Nous avons un problème!
Avez-vous l'impression que la Ville est dans une impasse?
Je me pose une question: les travailleuses et travailleurs sociaux hors mur ont-ils engagé un vrai dialogue avec ces personnes? Ou alors la Ville s'accommode-t-elle de cette situation? Si les réponses de la Municipalité sont insuffisantes, nous nous réservons le droit de proposer une résolution. Le cas échéant, la Ville devra véritablement engager ce dialogue sur le moyen terme afin de libérer cet espace et de le maintenir à sa juste utilité.
Vous interpellez aussi l'Exécutif sur les sanctions qui sont prises contre «les personnes souillant ce passage» — donc les SDF. Des amendes, c'est un bon remède?
Personne n'est au-dessus du règlement communal, qui doit être appliqué. Nous vivons dans un État de droit. Il faut sanctionner ces sans-abri s'ils commettent des infractions.
Mais il est probable que les «locataires» du coin n'aient pas les moyens de payer des contraventions...
Cette question devrait alors être tranchée par la justice. En amont, si le corps de police constate une infraction, l'acte doit être poursuivi, comme ce serait le cas pour Monsieur et Madame Tout-le-monde. Il faudrait aussi pouvoir s'intéresser aux causes de ce manque de propreté. L'absence de toilettes publiques gratuites dans cette gare, par exemple.
Vous seriez pour un retour des toilettes publiques gratuites en gare de Lausanne?
Je pense que ce serait bien. Cette gare, ce n'est pas n'importe quel endroit: c'est le principal carrefour ferroviaire de Suisse romande (ndlr: 130'000 personnes s'y croisent chaque jour)!