Le parti socialiste (PS) se considère comme LE parti de l’égalité. C’est pourquoi il a pris position lors de la succession de Simonetta Sommaruga au Conseil fédéral: seules les femmes pouvaient se présenter pour occuper le siège vacant. Deux hommes pour représenter le PS au Conseil fédéral? Impensable, même si l’interdiction des candidatures masculines avait fait grincer bien des dents à l’époque.
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C’est désormais un homme qui se retire: Alain Berset a annoncé mercredi qu’il ne se représenterait pas à la fin de l’année. Le parti socialiste ne devrait-il donc pas faire pression pour un ticket exclusivement masculin afin de préserver la parité des sexes de la gauche au Conseil fédéral? Non, assène Tamara Funiciello, présidente des Femmes socialistes.
«Depuis 1848, il n’y a eu que dix femmes au Conseil fédéral. Il y a probablement eu plus d’Ueli que de femmes dans l’exécutif!» D’un point de vue historique, les hommes sont surreprésentés à la tête de notre pays. Elle estime que l’on compare des pommes et des poires. «Un ticket exclusivement féminin n’est pas une discrimination pour les hommes – au contraire!»
Seulement quatre conseillères fédérales socialistes
Mercredi, les dirigeants du PS ne se sont pas laissés aller à la précipitation. La question des critères de sélections sera tranchée par le groupe parlementaire en automne, a expliqué la coprésidente Mattea Meyer.
Lors de la succession de Simonetta Sommaruga, la présidence avait explicitement insisté sur des candidatures féminines. En soulignant que les femmes socialistes ont un retard à combler par rapport à leurs collègues masculins. Le PS compte jusqu’à présent onze conseillers fédéraux, mais seulement quatre conseillères fédérales.
Bien que les hommes suisses alémaniques semblent en bonne position, des candidatures féminines sont envisageables. Personne ne réclame pour l’instant un ticket exclusivement masculin. Et surtout pas les hommes qui lorgnent le Conseil fédéral. Au sein du PS, une telle exigence équivaudrait à un hara-kiri politique.
«Seule la carte de parti doit être la bonne!»
En tant que candidat potentiel, le conseiller aux États Daniel Jositsch pense que «chacun et chacune doit pouvoir poser sa candidature auprès du groupe parlementaire». Selon le Zurichois, il n’y a pas besoin de directives. «Le groupe parlementaire doit mettre sur le ticket les personnes les plus aptes, indépendamment du sexe.»
Un point de vue qu’il avait d’ailleurs déjà défendu lors de la succession de Simonetta Sommaruga. Pour Daniel Jositsch, un ticket exclusivement masculin ou féminin est tout aussi envisageable qu’une sélection mixte.
«Répéter une erreur serait certes cohérent, mais pas très malin», estime le conseiller aux États Roberto Zanetti. Le Soleurois estime qu’un ticket exclusivement masculin n’est pas une bonne idée. Il avait déjà plaidé pour un cadre plus large lors de l’élection de Sommaruga et proposé comme compromis un ticket à trois «avec au moins deux femmes». Sans succès.
Selon Roberto Zanetti, la question doit être abordée «de manière très détendue» cette fois-ci. Il ne devrait y avoir aucune consigne, ni en ce qui concerne le sexe, ni en ce qui concerne la région d’origine. «En voyant le président Sergio Mattarella en Italie et Joe Biden aux Etats-Unis, je plaide également pour une limite d’âge flexible.» Il ajoute avec un clin d’œil: «Seule la carte de parti doit être la bonne!» Ou alors comme l’a glissé Alain Berset, interrogé sur sa succession: «Il faut que ce soit un être humain.»