Œil pour oeil, dent pour dent. En janvier, les révélations de Blick sur la présence de la présidente du Conseil d'État Nuria Gorrite sans masque dans un restaurant de Crans-Montana avaient fait beaucoup réagir à droite de l'échiquier politique. «Omicron, c'est comme le slogan du PS: pour tous et sans privilège!», avait par exemple ironisé sur Twitter le président du PLR Vaud Marc-Olivier Buffat, relevant l'importance de l'exemplarité au sein du parti à la rose, très enclin sur les principes.
La surprise est d'autant plus grande de retrouver des candidats de ce même parti dans un bar de Blonay sans que le moindre masque ne soit visible à l'horizon. Plus étonnant encore, les images — qui remontent au 22 janvier — ont été postées par la section politique elle-même sur les réseaux sociaux, avant d'être retirées mercredi (après parution du présent article, ndlr.).
Qu'en disent les principaux intéressés? Visible sur les clichés, le candidat au Grand Conseil et conseiller communal de Blonay Mathieu Balsiger relativise. Le masque n'a été ôté qu'uniquement durant de courts instants, le respect des règles sanitaires ayant été une «condition absolue» pour l'accueil dans le restaurant. «Nous avons scrupuleusement observé les directives en vigueur», assure l'agriculteur de 32 ans.
Contacté, Marc-Olivier Buffat concède un peu plus de terrain. «On ne peut pas être derrière tout le monde», soupire le président du PLR Vaud. Mais le député et avocat note que la moitié des sections de son parti ont renoncé à organiser un 24 janvier (la fête de l'Indépendance vaudoise, ndlr.) en «présentiel» et que les règles ont été respectées dans l'écrasante majorité des cas.
«En un mois, la situation a changé»
Au sujet des liens éventuels avec le cas de Nuria Gorrite, l'homme fort libéral-radical relève que le contexte est très différent. «En un mois, il s'est passé beaucoup de choses sur le plan sanitaire, analyse le député. À la fin décembre, on ne savait pas vraiment comment la situation allait évoluer, notamment en matière d'hospitalisations. Il y a un net relâchement, on l'a bien vu avec les déclarations de Mauro Poggia l'autre soir à la RTS.»
C'est sur les ondes de la même RTS que Marc-Olivier Buffat estimait début janvier que Nuria Gorrite avait été attrapée «les doigts dans le pot de confiture». Quid de ses propres candidats? «Certes, il y a des élus dans le lot, mais on ne peut pas vraiment comparer. Est-ce qu'il faut les traiter de manière égale qu'une présidente du Conseil d'État?»
Une chose est sûre: à un gros mois des élections cantonales, ces petits écarts de conduite ne risquent à priori pas d'avoir une influence d'un côté ou de l'autre de l'échiquier.