Pas de luge pour ses clients
Un restaurateur a été condamné pour avoir refusé une location à des juifs à Davos

Le gérant d'un restaurant de montagne de la petite station de Pischa, près de Davos (GR), a été condamné à une peine pécuniaire avec sursis et à une amende. Il avait cessé de louer des luges à des clients juifs.
Publié: 31.07.2024 à 12:03 heures
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Dernière mise à jour: 31.07.2024 à 12:07 heures
Le tenancier du restaurant de la petite station de ski davosienne de Pischa avait refusé de continuer à louer des luges et autres équipements sportifs à des touristes juifs en raison de «divers incidents fâcheux» (image symbolique).
Photo: GAETAN BALLY
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ATS Agence télégraphique suisse

Le gérant du restaurant de la petite station de Pischa, près de Davos (GR), a été condamné à une peine pécuniaire avec sursis et à une amende. Il avait refusé de louer des luges à des clients juifs. Il a été reconnu coupable de discrimination pour un refus de prestation en raison de la race, de l'ethnie ou de la religion.

Il a été condamné par ordonnance pénale du Ministère public des Grisons. Le procureur Franco Passini a confirmé mercredi à l'agence de presse Keystone-ATS l'information du quotidien Südostschweiz. Le magistrat n'a pas précisé la mesure de la peine.

Luges pas rapportées

Au début de l'hiver, le tenancier du restaurant de la petite station de ski davosienne de Pischa avait refusé de continuer à louer des luges et autres équipements sportifs à des touristes juifs. Il l'a fait savoir par une affiche en hébreu au guichet de location.

Il a justifié sa décision par divers «incidents fâcheux»: des luges n'ont notamment pas été rendues, mais simplement laissées en bordure de la piste, avait-il expliqué plus tard aux médias.

«Discrimination ciblée»

L'affaire avait fait beaucoup de bruit en février dernier. La Fondation contre le racisme et l'antisémitisme (GRA) avait dénoncé une «discrimination ciblée». «Il s'agit non seulement d'un acte inquiétant d'exclusion, mais aussi d'une violation manifeste des principes fondamentaux de l'égalité de traitement et de respect et d'une forme d'antisémitisme», avait-elle écrit dans un communiqué.

A Davos, ce n'est pas seulement une limite morale et de bon goût qui a été franchie, avait de son côté critiqué la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), estimant qu'il ne s'agissait pas d'un cas isolé. De son côté, la destination touristique Davos-Kloster s'était distancée de la décision du restaurateur. L'affiche en question provient d'un seul prestataire touristique et «sa formulation est très malheureuse». Ce n'est pas dans l'esprit de la destination Davos-Klosters, avait dit son CEO Reto Branschi à Keystone-ATS.

Le responsable avait également déclaré que les relations avec une partie des hôtes juifs orthodoxes étaient difficiles. «Cette partie a du mal à se conformer aux règles et se comporte parfois de manière très irrespectueuse envers les hôtes et autres prestataires de services.»

Le gérant du restaurant avait présenté des excuses le jour même de l'incident. Le texte de la pancarte était mal formulé, avait-il assuré, affirmant avoir eu des problèmes «avec seulement une petite partie des clients juifs» et ne pas vouloir «mettre tout le monde dans le même panier». Le lendemain, les clients juifs pouvaient à nouveau louer des luges.

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