L'ancien conseiller fédéral Alain Berset est secrétaire général du Conseil de l'Europe depuis plus de 100 jours. Peu avant Noël, Alain Berset a séjourné quelques jours à Tbilissi, la capitale géorgienne, où il a rencontré différents représentants gouvernementaux. Il a partagé sur la plateforme X des photos de ses rencontres, notamment avec le chef du gouvernement Irakli Kobachidze, le président du Parlement Shalva Papuashvili ainsi qu'avec le milliardaire et ancien Premier ministre Bidzina Ivanichvili.
Ce dernier a justement été sanctionné ces jours-ci par les Etats-Unis. Le ministre américain des Affaires étrangères Antony Blinken a justifié cette mesure par le fait qu'Ivanichvili «sape l'avenir démocratique de la Géorgie au profit de la Russie». De son côté, le milliardaire pro-russe Ivanichvili est membre honoraire du parti au pouvoir, le Rêve géorgien. Officiellement, le parti prorusse au pouvoir a obtenu la majorité absolue lors des élections législatives d'octobre, mais l'opposition pro-européenne ne reconnaît pas le résultat.
«... ou on ne vient pas du tout»
Les actions de l'ex-chef du gouvernement Ivanichvili ont «sapé les institutions démocratiques, permis des violations des droits de l'homme et entravé l'exercice des libertés fondamentales en Géorgie», a encore déclaré Antony Blinken. Il a condamné la «répression violente des citoyens géorgiens, des manifestants, des représentants des médias, des militants des droits de l'homme et des opposants» par le parti au pouvoir sous l'influence d'Ivanichvili.
Le fait qu'Alain Berset ait justement rencontré ces personnalités a été vivement critiqué par des opposants géorgiens sur X, comme l'écrit la «SonntagsZeitung». Marika Mikiashwili, membre d'un parti d'opposition libéral, reproche notamment à Alain Berset sur X de soutenir ainsi le régime et d'ignorer la demande de nouvelles élections. «Soit on vient en Géorgie pour pousser le régime à organiser de nouvelles élections, soit on ne vient pas du tout. Si vous ne pouvez pas aider le peuple géorgien, cessez au moins de soutenir le régime qui opprime les Géorgiens au nom de la Russie.»
De son côté, Alain Berset a déclaré qu'il avait également parlé de démocratie, de droits de l'homme et d'Etat de droit avec des représentants de l'opposition et de la société civile. Il a en outre salué l'engagement du gouvernement à réviser la loi controversée sur les agents, qui considère les médias et les ONG comme des agents en cas de financement étranger. L'opposition considère toutefois tout dialogue avec le gouvernement comme un soutien à un régime répressif.