Inflation galopante, primes d’assurance en hausse… En Suisse, l’impression générale est claire: tout coûte plus cher. Pourtant, une donnée surprend: le coût des soins de santé a, lui, baissé de 1,9 % depuis janvier 2021.
Cette baisse, passée inaperçue, s’explique par la chute des prix du matériel médical (-17,7 %), des analyses de laboratoire (-9,9 %), des médicaments (-9,4 %) et même des lunettes et lentilles de contact (-2,2 %). Côté prestations médicales, hospitalières ou dentaires, les augmentations restent contenues, entre +0,4 % et +3,9 %. Seuls les appareils auditifs enregistrent une forte hausse (+8,5 %).
Prix en baisse, primes en hausse
Derrière cette tendance, une réalité économique: «La chute des prix des biens et services de santé a modéré l’inflation ces dernières années. Sans elle, elle aurait été plus élevée», analyse Dirk Renkert, expert chez Comparis.
Pourquoi, alors, les primes d’assurance maladie continuent-elles d’augmenter ? «Le montant des primes dépend non seulement des prix, mais aussi des quantités de soins consommés», précise l’expert. Autrement dit, si les soins coûtent individuellement moins cher, leur fréquence et leur volume influencent fortement la facture finale.
Les prix de la nourriture prennent l'ascenseur
Dans un contexte où l’inflation se fait sensiblement ressortir, cette baisse des coûts médicaux fait figure d’exception. En matière d'alimentation par exemple, beaucoup de produits sont désormais plus chers.
En tête, le chocolat, qui affiche une hausse spectaculaire de 10,5 % en un an, conséquence de l’augmentation du prix du sucre, du lait, du cacao et des coûts de production. Les jus de fruits et légumes prennent +5,7 %. La margarine, les huiles alimentaires et même les chaussures pour femmes (+5,2 %) subissent aussi de fortes hausses. Quant à l'électricité, après un pic en 2024, elle affiche enfin une baisse notable de 8,7 %.