Le «flop» des trains Dosto
L'ex-directeur de l'OFT attaque frontalement le conseil d'administration des CFF

Peu après son départ à la retraite, l'ancien directeur de l'Office fédéral des transports reproche au conseil d'administration des CFF d'avoir commis de graves erreurs lors de l'acquisition de trains et demande une réduction de la taille de l'organe.
Publié: 10.11.2024 à 06:00 heures
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Dernière mise à jour: 10.11.2024 à 10:01 heures
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Peter Füglistaler, ex-directeur de l'Office fédéral des transports, s'en prend au conseil d'administration des CFF.
Photo: Keystone
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Andreas Schmid

Ce que Peter Füglistaler, l'ancien directeur de l'Office fédéral des transports (OFT), écrit dans un billet de blog daté du 4 novembre, recèle de la matière inflammable. Encore en fonction jusqu'à fin juillet, il reproche aujourd'hui au conseil d'administration des CFF de graves manquements. L'ancien haut fonctionnaire met l'accent sur l'achat par les CFF du train à deux étages Dosto de Bombardier. Un achat qu'il qualifie de «flop».

Le conseil d'administration des CFF n'a qu'une influence limitée sur le trafic régional et les marchandises, et il a fait du bon travail dans le domaine immobilier. Mais pas lors de l'achat de matériel roulant pour le trafic grandes lignes: «On a acheté un véhicule qui n'était ni techniquement mûr, ni adapté à l'infrastructure ferroviaire existante.»

Des coûts consécutifs qui se chiffrent en milliards

Connu comme train de pannes et de secousses, le Dosto fait depuis des années la une des journaux. Les CFF font maintenant modifier les bogies des wagons afin de remédier aux problèmes. Les chemins de fer soulignent que toutes les rames ont entre-temps été réceptionnées et qu'elles remplissent les exigences contractuelles. La flotte de Dosto fait partie des plus fiables des CFF. Les explications de Peter Füglistaler sur le blog se lisent différemment. Les gares de l'axe ouest-est ont dû être prolongées en raison de la décision d'achat, ce qui a coûté des milliards de francs. De plus, avec l'extension ultérieure des voies, il faudrait encore dépenser des milliards pour réduire les temps de parcours sans augmenter la vitesse dans les virages. L'objectif de l'acquisition des Dosto était pourtant d'augmenter la vitesse dans les virages.

L'attaque contre le conseil d'administration des CFF, avec Monika Ribar à sa tête, est particulièrement explosive dans la critique de Peter Füglistaler. D'autant plus que le «SonntagsZeitung» a récemment donné décharge à l'organe de surveillance. Selon un document datant de 2014, les difficultés étaient certes connues en interne, mais elles avaient été dissimulées au conseil d'administration.

Peter Füglistaler met en doute cette présentation: un conseil d'administration compétent doit pouvoir se faire lui-même une opinion sur une affaire aussi importante et poser des questions critiques à la direction. «Est-il vraiment possible que les doutes et les résistances contre l'achat de ces véhicules ne soient jamais parvenus jusqu'à l'organe suprême?», demande l'ex-directeur de l'OFT, incrédule. Puisque le conseil d'administration des CFF a soi-disant si peu d'influence, conclut Peter Füglistaler de manière provocante dans son blog, l'organe de neuf personnes pourrait être réduit et donc l'indemnisation diminuée en raison de la «modeste responsabilité.»

Des «suggestions d'améliorations»

L'OFT n'a pas été consulté lors de l'acquisition des Dosto, constate Peter Füglistaler dans son blog. Il est exceptionnel qu'un ancien fonctionnaire en chef s'en prenne aussi violemment, peu après sa retraite, au principal acteur de son domaine d'activité – même si Peter Füglistaler avait déjà critiqué les CFF à plusieurs reprises durant son mandat, par exemple pour leur résistance à l'ouverture du marché ou parce qu'ils demandaient toujours plus de subventions.

«
Je ne les considère pas comme des critiques, mais comme des suggestions d'amélioration
»

Interrogé par Blick, Peter Füglistaler se montre réservé. Il définit ses propos clairs sur le blog concernant le rôle du conseil d'administration comme des déclarations sur des questions actuelles: «Je ne les considère pas comme des critiques, mais comme des suggestions d'amélioration».

En juillet, peu avant son départ à la retraite – après 14 ans à ce poste – l'ancien directeur de l'OFT a fondé la société Peter Füglistaler Public Transport Solutions. Sur son site Internet est également publiée l'entrée du blog sur la responsabilité du conseil d'administration des CFF. Concernant son activité actuelle, Peter Füglistaler indique qu'il occupe actuellement un mandat en Allemagne.

Les CFF en ont «pris connaissance»

Monika Ribar fait partie du conseil d'administration des CFF depuis 2014, elle le préside depuis 2016. Elle ne commente pas les déclarations de Peter Füglistaler. «Nous avons pris connaissance du blog», se contente de dire le porte-parole des CFF Moritz Weisskopf. Et l'OFT souligne qu'il n'est pas responsable de l'acquisition des Dosto, car «l'acquisition de matériel roulant pour le trafic grandes lignes relève de la responsabilité entrepreneuriale des CFF», déclare le porte-parole de l'OFT Michael Müller.

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