La qualité de l'air suisse doit encore être améliorée. Un rapport publié mardi de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) et du Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) note toutefois une amélioration de la qualité de l'air ces dernières années. Les mesures du réseau national d'observation des polluants atmosphériques (NABEL) démontrent le succès de la politique en la matière menée par les autorités.
Les valeurs limites d'immission en moyenne annuelle pour le dioxyde de soufre, les retombées de poussières, les métaux lourds dans les poussières fines et les dépôts de métaux lourds sont respectées dans presque toutes les stations. De même que les valeurs limites en moyenne journalière pour le monoxyde de carbone.
L'ozone à améliorer
Il reste cependant du travail à faire dans d'autres domaines. Les valeurs limites d'immission pour l'ozone sont encore dépassées à toutes les stations, et plus particulièrement au Tessin. Le long des routes, les taux d'ozone sont toutefois parfois plus bas, du fait de la présence de monoxyde d'azote, qui dégrade l'ozone avant de se transformer en dioxyde d'azote.
Concernant les poussières fines PM10, les moyennes journalières ont été dépassées en de nombreux endroits à plus de trois reprises, le nombre maximal de dépassements autorisés. Cette situation est en partie imputable aux fréquents épisodes de poussières du Sahara, explique le rapport. La valeur limite en moyenne annuelle pour les PM10 a été respectée la plupart du temps, alors que celle pour les poussières fines PM2,5 est encore dépassée à plusieurs stations. Les concentrations les plus fortes ont été observées au Tessin. Le contraste ville-campagne est peu marqué, du fait que les PM2,5 sont transportées sur de longues distances.
Quant au dioxyde d'azote, la valeur limite en moyenne annuelle n'a été dépassée qu'aux stations situées près du trafic routier, et la valeur limite d'immission sur 24 heures a été respectée à toutes les stations de mesure. A l'écart des axes routiers, les concentrations de dioxyde d’azote ont généralement été inférieures aux valeurs limites d'immission. Dans les régions rurales, les valeurs limites sont respectées.
De plus, les charges critiques des dépôts d'azote dans les écosystèmes sensibles doivent également être respectées. Pour déterminer ces dépôts, l'ammoniac et d'autres composés azotés sont mesurés. Il en ressort que les dépôts d'azote sont encore trop importants dans une partie des écosystèmes naturels de Suisse. La biodiversité est donc menacée dans ces régions.
Substances de remplacement sous surveillance
Des mesures sont aussi effectuées pour d'autres substances. En font partie celles qui appauvrissent la couche d'ozone et qui, du fait de leurs propriétés physiques, ont été utilisées dans de nombreux processus industriels et produits de consommation. Elles ont été progressivement interdites, mais les substances de remplacement ne sont pas non plus anodines, raison pour laquelle leur utilisation est réduite et surveillée.
Bien qu'elle n'ait été que d'environ 1% entre 2021 et 2023, une baisse des émissions de ces polluants a été constatée. Néanmoins, les mesures doivent être poursuivies, selon l'OFEV.