«Nous vivons dans une société de bien-être»
Les travailleurs à temps partiel pénalisés?

Les personnes qui travaillent volontairement à un pourcentage réduit devraient aussi recevoir moins de réductions de primes maladie, propose le PLR Philippe Nantermod dans une motion déposée à Berne.
Publié: 05.05.2023 à 09:58 heures
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Dernière mise à jour: 05.05.2023 à 10:37 heures
Il n'est pas possible de travailler moins par confort et de toucher des subventions, dénonce le Valaisan.
Photo: keystone-sda.ch
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Ruedi Studer

En 2020, presque un assuré sur trois (2,4 millions de personnes en Suisse) ont eu droit à une réduction des primes d'assurance maladie. Cela représente une facture de 5,5 milliards de francs pour la Confédération et les cantons. Et elle pourrait être amenée à augmenter.

Cette hausse des coûts inquiète Philippe Nantermod. Le vice-président du PLR, très engagé sur les questions de santé, a un remède tout trouvé: cibler les personnes qui travaillent volontairement à temps partiel. Dans une motion, le Valaisan propose que les réductions complètes ne soient accordées qu'aux personnes qui travaillent au moins à 80% (ou 150% pour un couple).

«C'est une question d'équité», justifie le motionnaire à Blick. Selon Philippe Nantermod, il n'est pas correct de pouvoir réduire volontairement son temps de travail par confort tout en bénéficiant en parallèle de réductions de primes, financées par la société.

Une «société de bien-être»

«Quiconque décide librement de réduire son taux d'activité devrait en assumer les conséquences, estime le vice-président du PLR. Nous vivons dans une société de bien-être, mais il ne faut pas s'attendre que ce soit la collectivité qui en paie la facture.»

Philippe Nantermod voit également dans son intervention une contribution à la lutte contre la pénurie de personnel qualifié. «Il faut des incitations pour que les gens travaillent plus, et non moins, souligne le Valaisan. Le travail doit être récompensé.»

Comment mettre en œuvre une telle mesure? «On pourrait simplement convertir le revenu à temps partiel en un 100% théorique, et voir s'il y aurait alors le droit à des subventions de primes», avance le conseiller national.

Beaucoup d'exceptions

Le Valaisan est toutefois conscient qu'on ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac. «Le taux d'activité individuel acceptable doit être pris en compte de manière appropriée, en fonction de la situation individuelle des personnes. Par exemple en ce qui concerne l'incapacité de travail ou l'âge.»

Les personnes qui sont «obligées» de travailler moins ou qui sont à la recherche d'un emploi ne doivent pas être pénalisées. Philippe Nantermod prévoirait également des exceptions pour les étudiants. Et bien sûr, il y aurait aussi des exceptions pour les couples avec enfants qui ont des obligations de prise en charge. Le Chablaisien a d'ailleurs lui-même réduit son temps de travail à 80% depuis la naissance de son fils. «Je m'occupe de lui un jour par semaine», explique-t-il à Blick.

Enfin, il est important pour lui de souligner qu'il ne s'agit pas de réduire globalement les subventions de primes maladie, «mais de mieux les répartir dans la population».

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