De nombreuses personnes à la recherche d'un logement seraient déjà heureuses de recevoir une réponse à leur candidature pour un logement. Mais que l'on obtienne le logement et que l'on reçoive en plus quelques milliers de francs en cadeau, cela semble tout à fait absurde. C'est pourtant ce que proposent actuellement certains bailleurs. Celui qui emménage ne doit pas payer de loyer pendant les un, deux ou même trois premiers mois.
La plupart des offres de loyers nets gratuits se trouvent dans des zones rurales, mais les bailleurs misent aussi sur des offres alléchantes dans les grandes villes suisses, là où il y a une pénurie de logements.
«De nos jours, de telles offres sont surprenantes. Si quelqu'un fait de la publicité pour des mois gratuits, c'est peut-être que quelque chose ne va pas avec l'appartement.», explique à Blick l'expert immobilier Donato Scognamiglio.
Offres rurales
Blick a découvert plusieurs dizaines d'offres avec des loyers gratuits sur des portails immobiliers. A Huttwil, dans le canton de Berne, le taux de logements vacants reste élevé, à 3,52%. En cas de demande trop faible, on s'attendrait à ce que les loyers des appartements soient revus à la baisse. «C'est justement ce que les propriétaires immobiliers veulent éviter. Ils préfèrent offrir des mois gratuits plutôt que de réduire les loyers», explique Donato Scognamiglio.
Le calcul est simple: les contrats de location durent en moyenne environ sept ans, soit 84 mois. Il est donc plus avantageux pour les propriétaires d'accorder un à trois mois gratuits plutôt que de baisser durablement le loyer. La valeur du bien immobilier joue également un rôle décisif.
Les villes s'y mettent aussi
Les bailleurs perdent également des mois de loyer dans les zones urbaines. Dans la ville de Bienne (BE), qui compte environ 56'000 habitants, les deux premiers mois de loyer sont offerts pour plusieurs logements. «A Bienne, de nombreux bâtiments sont vieillissants. Si les loyers sont trop chers par rapport au standard, il devient difficile de trouver des habitants», explique l'agent immobilier.
A Bâle, un appartement de 2,5 pièces et 76 mètres carrés coûte environ 2070 francs par mois. Un appartement ancien de 4,5 pièces à Winterthour (ZH), sans indication de taille, 2940 francs. A Zurich, un appartement de 2 pièces de 66 mètres carrés coûte à peu près 2420 francs.
Attirer pour louer des biens trop chers?
Blick a voulu savoir ce que les régies immobilières pensaient de l'estimation de Donato Scognamiglio selon laquelle les appartements annoncés avec des loyers gratuits sont tout simplement trop chers. Ainsi, la régie Livit de la Eugen-Huber-Strasse à Zurich propose une offre spéciale de printemps – un mois gratuit – pour deux appartements en attique. Le loyer brut de l'un d'eux s'élève à 3440 francs pour 87 mètres carrés.
«Cette action est une mesure de promotion des ventes», estime la régie. En principe, les appartements situés à cet endroit se louent bien. «Ces deux appartements constituent une exception, car ils s'adressent à un groupe cible plus spécifique en raison de leur prix de location plus élevé». Les loyers sont toutefois conformes au marché.
En tant que propriétaire à Laufen (BL), Baloise mise aussi sur des loyers gratuits et parle également d'un «instrument de marketing» pour «motiver» les locataires à emménager. En raison de l'augmentation de l'activité de construction dans la commune, il y aurait actuellement un léger excédent d'offre. Le loyer net des appartements se situe toutefois dans la fourchette de référence de 50% et est donc «très attractif».
Les loyers gratuits ne sont cependant pas toujours un succès, comme le montre l'appartement ancien de Winterthour mentionné plus haut. Il y a un peu plus d'une semaine, celui-ci était encore proposé pour 2990 francs par mois. Il est maintenant 50 francs moins cher.
