Moins stressant pour les animaux
Environ 250 exploitations suisses pratiquent l'abattage à la ferme

L'abattage à la ferme gagne du terrain en Suisse. Cette pratique, légale depuis 2020, implique des procédures strictes et une logistique précise, de l'étourdissement à la transformation en abattoir.
Publié: 13.04.2025 à 09:32 heures
Avec l'abattage à la ferme, les animaux peuvent vivre jusqu'à leur dernier souffle dans un environnement familier.
Photo: CHRISTIAN BEUTLER
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Environ 250 exploitations agricoles en Suisse privilégient la mise à mort de leur bétail de rente à la ferme plutôt que de l'amener à l'abattoir. Des éleveurs préfèrent cette méthode qu'ils jugent moins stressante pour les animaux malgré sa complexité.

Depuis 2020, les mises à mort à la ferme ou sur un pâturage sont autorisées en Suisse avec pour corollaire le développement d'un marché de niche. L'Institut de recherche de l'agriculture biologique (FiBL), qui a son siège principal à Frick (AG), estime à 250 le nombre d'exploitations qui tuent sur place le bétail. L'abattage à la ferme a vu l'apparition de différents prestataires de services ces dernières années. Ces personnes se chargent par exemple de l'étourdissement, de la saignée et du transport de la carcasse de l'animal vers l'abattoir.

Tout doit aller très vite

Le jour de sa mise à mort, le bovin est conduit dans un cornadis, un dispositif installé devant une auge qui limite ses mouvements quand il mange. Une fois immobilisée, la bête est étourdie à l'aide d'un pistolet d'abattage ou pistolet à tige perforante captive. Les porcs reçoivent une décharge électrique. Ensuite, tout doit aller très vite: le bœuf est saigné en une minute, le délai est encore plus court pour les porcs. La carcasse est ensuite acheminée vers un abattoir où elle sera transformée.

Pour pratiquer l'abattage à la ferme, les exploitations agricoles doivent obtenir une autorisation du canton et mener un travail en amont. Elles doivent ainsi trouver un boucher et un abattoir où l'animal pourra être amené. Le délai maximal entre l'étourdissement et l'éviscération de l'animal dans un abattoir est de 90 minutes.

Pas de label pour la commercialisation

Le nombre des animaux qui sont tués à la ferme n'augmente pas rapidement, car la viande est vendue presque exclusivement par le biais de la commercialisation directe, explique à Keystone-ATS l'Institut de recherche de l'agriculture biologique. Les canaux de distribution classiques comme les détaillants, les restaurants ou les entreprises qui achèteraient ou proposeraient ce type de viande sont jusqu'à présent quasiment inexistants. Il n'existe pas non plus de label pour la commercialisation.

Les consommateurs qui achètent directement à la ferme sont des gens sensibles au bien-être animal et qui sont prêts à payer un prix plus élevé pour une viande de qualité.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la