Pour la première fois depuis 2009, Genève a compté moins de 5000 naissances l'année dernière, écrit «20 minutes». L'Office cantonal de la statistique (OCSTAT) rapporte que 4754 nouveau-nés ont été enregistrés en 2023, soit 334 de moins qu'en 2022.
Le nombre moyen d'enfants par femme a nettement diminué ces dernières années: 1,39 en 2021, 1,34 en 2022 et 1,23 en 2023. «Il faut remonter à 1985 pour observer un taux aussi bas», souligne l'OCSTAT dans un communiqué jeudi, repris par le quotidien.
Les deux tiers de la planète en panne de bébé
À l'échelle de la Suisse, le nombre d'enfants par femme était de 1,33 en 2023, le niveau le plus bas jamais observé, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS). L'année dernière, le pays a enregistré 80'000 naissances, soit une baisse de 2,8% par rapport à 2022. La courbe fait la grise mine dans tout le pays.
Dans un dossier dédié à la natalité et à son absence, «Le Temps» rapporte que les deux tiers des habitants de la planète vivent désormais dans une région où les naissances sont inférieures au seuil de renouvellement des générations. Il est de 2,1 enfants par femme. Il suffirait ainsi de quelques dizaines d'années pour voir la population mondiale décroître.
Moins d'humains, est-ce si terrible?
La démographe et sociologue de l'Université de Lausanne, Laura Bernardi, tempère le catastrophisme. Dans les colonnes du «Temps», elle explique en premier lieu qu'un peu moins de monde sur Terre ne peut que faire du bien à cette dernière. Elle ajoute que l'essentiel n'est pas de continuellement augmenter le nombre d'humains. La proportion entre les différents groupes d'âge est plus marquante.
Par ailleurs, l'académicienne explique cette chute drastique au niveau du globe par le fait que certains grands pays en développement sont confrontés, depuis peu, à une baisse de la natalité qui, en Europe, s'est installée petit à petit, durant deux siècles. La Chine, l'Inde ou le Brésil vieillissent rapidement et ont peu de temps pour compenser le déséquilibre entre personnes âgées et travailleurs.
Congé pour les parents, pas juste les mamans
Le directeur de Pro Familia, également interrogé par «Le Temps», est convaincu de son côté qu'il faut agir. Philippe Gnaegi met le doigt sur de nombreuses causes pour expliquer ce taux de naissances si bas. Peur du futur, finances en berne, monde qui semble s'écrouler, difficulté à jongler entre boulot et bébés...
Pour Philippe Gnaegi, il faut notamment mettre à disposition des crèches et autres structures d'accueil à des prix abordables. L'introduction d'un congé parental, et non uniquement paternel et maternel, est aussi essentiel.