Le Conseil fédéral veut que le certificat devienne obligatoire pour manger au restaurant. Bonne ou mauvaise chose?
Michel Péclard: Si c'est la seule solution, mettons-la en œuvre! Je ne vois pas ce que l'on pourrait faire d'autre. Bien sûr, dans la gestion de cette pandémie, des erreurs ont été commises. Cependant, dans l'ensemble, le gouvernement, les cantons et les villes ont agi de manière exemplaire jusqu'à présent. Certaines villes comme Zurich, où je travaille, ont même renoncé à une partie de notre loyer. Nous avons la chance de vivre en Suisse.
Craignez-vous une baisse des recettes si cette mesure est introduite?
Non, je crains une rupture totale des recettes si le nombre de cas de coronavirus continue d'augmenter. Nous risquons de nous retrouver face à un nouveau semi-confinement. Je ne sais pas qui est censé payer pour ça: tout le monde est gentiment à court d'argent, que ce soit le gouvernement, les cantons ou les propriétaires. Une fermeture complète serait bien, bien pire que le certificat.
Gastrosuisse ne partage pas cet avis.
Je ne comprends pas sa position. Ce qu'il faut éviter, c'est un nouveau semi-confinement. L'argument selon lequel vérifier les certificats prend du temps et qu'il est compliqué de faire asseoir les invités pendant ce contrôle me dépasse. Cela ne nous demande que quelques secondes...
Êtes-vous vacciné vous-même ?
Oui, bien sûr. L'argument des antivax, qui considèrent le vaccin comme un «poison» dont on ne connaît pas la composition, ne tient pas. Il s'agit principalement de personnes qui se font volontiers vacciner lorsqu'elles voyagent dans des pays exotiques. Et quand vous mangez du fast-food, vous ne savez pas ce qu'il y a dedans non plus.
Vos employés sont-ils également vaccinés ?
Tout à fait, nous en avons fait un événement. Nous sommes allés en bateau à Männedorf (ZH) et avons fait vacciner tout le monde là-bas. Environ 70% des employés sont venus. Je pense que cela a bien augmenté notre taux de vaccination: les employés étrangers, par exemple, ne savaient pas comment il fallait procéder, car ils ne connaissaient pas suffisamment notre langue. C'est peut-être la limite de la stratégie d'information des autorités suisses, même si, comme je l'ai dit, je pense que la politique Covid de la Suisse a été dans l'ensemble exemplaire jusqu'à présent.
Qu'en est-il des 30% qui n'ont pas voulu être vaccinés ?
Je ne sais pas encore s'ils pourront continuer à travailler. Si c'est le cas, ils devront peut-être présenter leur nez chaque matin pour se faire tester.