C’est un fait particulièrement brutal et choquant qui secoue Saint-Gall en septembre 2020.
Steve P.*, âgé de 22 ans à l’époque, fait irruption dans un appartement et bat à mort et à coups de poêle à frire Giuliana R.*, une nounou italienne de 46 ans. Elle finira par succomber à ses blessures à l’hôpital du canton voisin.
Deux agents de la police municipale, Andreas F.* et Pascal T. étaient intervenus sur place et avaient fait feu à dix reprises sur l’agresseur. Ils doivent maintenant être entendus fin novembre pour avoir fait usage de leur arme à feu.
Il commet le crime à sa sortie d’hôpital
Les policiers ne seraient pas les seuls à être concernés par le suivi de la justice. Selon certaines sources de Blick, Steve P. suivait un traitement à la clinique psychiatrique de Saint-Gall Nord à Wil jusqu’au jour du crime.
Quelques heures seulement avant le drame, il aurait été libéré de la clinique après un séjour d’environ une semaine. Au lieu de rentrer chez lui, Steve P. s’est rendu à Saint-Gall et s’est drogué dans le parc d’une école cantonale avant de déchaîner sa brutalité sur une parfaite inconnue: Giuliana T. Un meurtre que l’homme originaire de Suisse orientale, issu d’une famille aisée, a payé de sa vie.
Les psychiatres sont-ils fautifs?
Les médecins psychiatres auraient-ils pu ou dû prévoir l’horreur qui allait se produire? C’est précisément la question à laquelle doivent répondre les nouvelles investigations du Ministère public de Saint-Gall.
«Le Ministère public a été autorisé par la chambre des poursuites à clarifier quelles personnes de la clinique psychiatrique de Saint-Gall Nord pourraient éventuellement être tenues pénalement responsables», déclare Leo-Philippe Menzel, porte-parole du Ministère public de Saint-Gall pour les médias. Il ajoute: «Les infractions possibles sont l’homicide par négligence et l’abandon».
Il reste de nombreuses parts d’ombre
On ignore pour l’instant combien d’accusés seront jugés. La clinique psychiatrique de Saint-Gall Nord étant une institution cantonale, d’autres procédures d’autorisation via la chambre des poursuites seront nécessaires.
Contactée par Blick, la clinique n’a pas souhaité répondre aux questions liées à la permission de sortie de Steve P. et a invoqué le secret médical. L’avocat du père du meurtrier, qui se porte partie civile dans le procès contre les deux policiers de la ville, est également resté silencieux.
Quelques éléments de contexte supplémentaires
Steve P., qui souffrait de troubles bipolaires et schizophréniques, a été admis à plusieurs reprises dans le service psychiatrique de Wils dans les années qui ont précédé le meurtre de Giuliana R. Il était considéré par certaines de ses connaissances comme un marginal malade issu d’une famille riche. Ses pathologies étaient apparemment aggravées pr sa consommation d’alcool, de cocaïne, d’héroïne et de cannabis. Le jeune homme recevait apparemment 5000 francs d'«argent de poche» mensuel de la part de ses parents.
*Les noms ont été modifiés