Mesures d'économie dans le secteur de la santé
Cantons et parlementaires s'écharpent sur la planification hospitalière

En terme de planification hospitalière, qui doit décider? Le Conseil national et le Conseil des Etats veulent avoir plus d'influence sur les décisions. Les cantons s'y opposent et estiment que la proximité avec la population reste essentielle.
Publié: 19.02.2025 à 14:22 heures
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Dernière mise à jour: 19.02.2025 à 14:29 heures
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Le conseiller national vert'libéral Patrick Hässig demande que la Confédération et les cantons assurent ensemble la planification hospitalière.
Photo: keystone-sda.ch
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Lucien Fluri

Une querelle s'est emparée de la Coupole: elle oppose les représentants des cantons et les parlementaires fédéraux. En effet, certains conseillers nationaux et conseillers aux Etats veulent s'impliquer dans la gestion hospitalière des cantons. Une douzaine de demandes sont en suspens à Berne. Celles-ci veulent donner plus de pouvoir à la Confédération en matière de planification hospitalière. Le problème? Il y a trop d'hôpitaux, car chaque canton planifie principalement pour son propre territoire, et le manque de coordination entre les cantons entraîne des coûts élevés.

Une idée qui est loin de plaire aux cantons, qui réagissent. Lukas Engelberger (Le Centre), directeur bâlois de la santé et président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé, parle de «revendications de centralisation grossières». Incisif, il ajoute: «Affirmer qu'on pourrait facilement fermer la moitié des hôpitaux, c'est faire de la politique de façade.» La planification hospitalière est «exactement au bon endroit» chez les cantons, revendique-t-il encore dans une tribune publiée sur la plateforme en ligne Competence. «La Confédération n'est pas mieux placée que les cantons pour le faire, bien au contraire. Il lui manque la proximité avec les activités de soins.»

L'argument de Lukas Engelberger est le suivant: en planifiant au niveau cantonal, l'acceptation et la «légitimité démocratique auprès de la population concernée» sont plus grandes. Aujourd'hui, il y a 85 hôpitaux de moins qu'en 2002, souligne le directeur de la santé de Bâle. De plus, les coûts hospitaliers n'ont augmenté que de manière modérée en comparaison.

«
Il est grand temps que la Confédération prenne en charge la planification hospitalière
Patrick Hässig
»

Le conseiller national vert'libéral Patrick Hässig (ZH), qui a lui-même déposé une motion pour une meilleure planification hospitalière au niveau fédéral, a promptement réagi sur X. «Il est grand temps que la Confédération prenne en charge la planification hospitalière en collaboration avec les cantons», a posté cet infirmier de formation. «Les cantons ne parviennent pas à se coordonner de manière judicieuse en matière de planification hospitalière». Sa conclusion est la suivante: «Ce manque de coordination coûte chaque année des centaines de millions de francs aux payeurs de primes.»

Au vu de ses finances, la Confédération peut-elle intervenir?

Lukas Engelberger a toutefois repris dans sa tribune un argument qui ne devrait pas être ignoré à Berne: si la Confédération veut avoir davantage son mot à dire, elle doit aussi prendre en charge les coûts. Ce qui devrait constituer un obstacle vu l'état des finances fédérales. Le centriste reconnait qu'il y aurait néanmoins une marge de manœuvre: les cantons pourraient «collaborer encore plus fortement et systématiquement par-delà les frontières cantonales». De nombreuses interventions sont encore en suspens au Parlement. Le débat va, sans nul doute, se poursuivre.

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