Une Ukrainienne de 43 ans a falsifié des diplômes pour obtenir différents postes dans le secteur de la santé en Allemagne et en Suisse. Elle est désormais menacée d'une lourde peine, comme le montre une ordonnance pénale du parquet argovien de Muri-Bremgarten, rapportée par le «Tages-Anzeiger».
L'ordonnance pénale a de quoi surprendre. Pendant des semaines, la femme a réussi à induire en erreur un bureau municipal et l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Comme le montre le document, la quarantenaire s'est rendue en octobre 2022 à la mairie de Zurich 2, où elle a présenté un papier prétendument délivré par le ministère italien de la Santé. Sur ce document: la confirmation qu'elle avait suivi des études de médecine conformes aux normes européennes. Le bureau de Zurich n'a pas reconnu le faux que l'imposteuse avait créé sur son ordinateur.
Interrogée par le «Tages-Anzeiger», la directrice du bureau de la mairie de Zurich 2 se dit surprise. «Si nous avions remarqué la falsification, nous ne l'aurions bien sûr pas authentifiée», déclare la cheffe de l'office au journal.
Inscrit dans un registre officiel
Le lendemain de l'authentification, l'Ukrainienne a déposé une demande auprès de l'OFSP. L'autorité n'a pas non plus reconnu la falsification et a finalement déclaré officiellement la femme médecin. Elle a également été inscrite dans le registre correspondant des professions médicales, qui a spécialement été créé pour permettre à la patientèle de vérifier si son médecin est authentique.
Avec ses faux, l'Ukrainienne a posé sa candidature dans divers établissements, dont l'hôpital universitaire de Zurich. Mais elle n'y a pas été acceptée. En revanche, elle a trouvé un emploi dans un établissement de soins zurichois. Non pas en tant que médecin, mais en tant qu'aide-soignante, car l'établissement n'avait pas besoin de médecin. On ne sait pas exactement combien de temps l'Ukrainienne a été reconnue comme médecin en Suisse. En mars 2023, l'OFSP a porté plainte contre cette femme.
Elle travaillait dans un hôpital en Allemagne
Le Ministère public argovien de Muri-Bremgarten a sanctionné la femme pour faux dans les titres et obtention frauduleuse d'une fausse certification, en lui infligeant 120 jours-amende à 80 francs, comme l'écrit le «Tages-Anzeiger». Les 9600 francs sont assortis d'un sursis pour une période probatoire de deux ans. La fausse médecin doit d'ores et déjà payer 2000 francs d'amende et 1200 francs de frais pour l'ordonnance pénale devenue entre-temps définitive.
Avant tout cela, l'escroc avait sévi en Allemagne. La femme avait ainsi obtenu un poste de médecin assistante en anesthésie à la clinique Hochrhein de Waldshut en présentant de faux documents. Au bout de deux mois environ, la supercherie avait été découverte et elle avait tenté sa chance en Suisse... avec succès.