Dimanche, Marianne Maret était sur le plateau de la RTS à l’occasion des 50 ans du premier vote ouvert aux femmes. La conseillère aux États valaisanne (Centre) a notamment raconté ce jour de 1971 où, à 13 ans, elle avait accompagné sa maman au bureau de vote. Une fierté tant pour sa mère que pour son père, «rayonnant».
D’un joli moment de télévision, l’ambiance s’est crispée lorsque la présentatrice Fanny Zürcher a évoqué le combat de Marianne Maret, première femme valaisanne à accéder au Conseil des États, pour la représentation féminine. «Vous avez été mère au foyer durant 19 ans. Êtes-vous sûre d’avoir le bon profil pour défendre la cause féminine?» a demandé la journaliste à son invitée, mère de cinq enfants.
Mardi, trois élus du PLR publiaient une «lettre ouverte à la RTS» pour évoquer cet épisode. Johanna Gapany, Olivier Français et Philippe Bauer ont critiqué des questions «dévalorisantes». Voici la réaction de la politicienne du Centre.
Comment avez-vous vécu cet épisode?
Marianne Maret: J’ai été heurtée par la formulation de la question. Mais j’ai dit ce que j’avais à dire directement sur le plateau en la qualifiant d'«assez moche». Pour moi, il s’agissait d’une grande maladresse.
C’est-à-dire?
La question aurait dû être «Quelle valeur ajoutée vous apporte votre expérience de 19 ans de femme au foyer?». J’aurais probablement donné la même réponse, mais je pense qu’il n’y aurait pas eu une telle polémique. Je n’ai aucune rancune envers Fanny Zürcher, qui est une personne charmante et m’a très bien accueillie.
Avez-vous été surprise de l’ampleur des réactions?
J’ai reçu énormément de messages de félicitations pour ma réponse, encore aujourd’hui. Je pense que les gens ont entendu parler de l’épisode après coup, par la presse et les réseaux sociaux. Mais d’un côté, ce qui se passe sur ces plateformes ne me concerne plus. Si les gens veulent en faire quelque chose de gros, je ne le gère pas.
L’épisode est allé jusqu’à Berne, puisque trois élus du PLR vous ont soutenue dans une «lettre ouverte à la RTS». En aviez-vous connaissance?
Olivier Français est venu vers moi lundi pour me dire qu’il tenait à réagir parce qu’il avait été «très choqué». J’ai pris connaissance de la lettre ouverte hier (ndlr: mardi) en fin de journée, des gens me l’ont fait suivre.
Pour moi, c’est un soutien et je trouve cela agréable. Mais il s’agit de leur démarche. Je n’en connaissais pas le contenu et tant mieux. Je n’avais pas à valider quoi que ce soit.
Êtes-vous néanmoins surprise que cet épisode devienne politique?
Les gens n’avaient peut-être rien à se mettre sous la dent. Si j’étais allée dimanche prochain sur le plateau de la RTS, le soir des cinq votations, l’épisode serait peut-être passé presque inaperçu. L’objet a pris une «place à prendre», mais tout cela devrait vite s’apaiser.