Mardi matin, malgré le paiement d'allocations lundi, les ouvriers et ouvrières de Progin SA continuaient leur mouvement de grève entamé la veille. Ils agiront de la sorte «jusqu’à la décision du tribunal relative à l’éventuelle mise en faillite de l’entreprise», a fait savoir le syndicat Unia.
Lundi, après l’intervention de ce dernier, et grâce à un dialogue qualifié de «constructif» avec la direction de l’entreprise, les allocations pour perte de gains, les allocations familiales et autres indemnités dues ont été payées au personnel. «Il est regrettable qu’une intervention du syndicat Unia ait été nécessaire afin que le commissaire des faillites se montre ouvert à des solutions pour les travailleurs et travailleuses», précise le communiqué.
Une partie des grévistes dort devant les grilles
Cependant, les parts du 13e salaire, les heures supplémentaires et les vacances n’ont pas été récupérées pour l’instant, déplore Unia. «Si une faillite était prononcée, ces sommes se verraient placées dans la masse globale de l'insolvabilité de l’entreprise.»
«Le seul espoir de revoir l'argent serait que la vente de biens et d’autres actifs dégage des sommes suffisantes pour procéder à un remboursement», explique le syndicat. C'est pourquoi les employés ont décidé de maintenir la grève jusqu’à la décision du tribunal. Une partie des grévistes a même décidé de dormir devant les grilles de l’entreprise afin d’assurer la sécurité du matériel. Le geste «démontre l’attachement très fort du personnel envers leur entreprise», relève le communiqué.
Progin emploie environ 160 personnes à Bulle. La moitié d'entre elles a déjà été embauchée par des sociétés de la région, notamment par le voisin Sottas. Lundi, une septantaine de personnes ont voté la grève. Environ 50 à 60 étaient présentes pour tenir le piquet.