Malgré des os calcinés
Un ranch abandonné au Mexique ne serait pas un crématorium des cartels

Au Mexique, des proches de personnes disparues ont pensé qu'un ranch abandonné servait de centre d'exécution à des cartels de drogue. Le procureur général dément les allégations de «camp d'extermination», malgré la découverte d'ossements et d'effets personnels.
Publié: 06:51 heures
Un petit vase avec de très petits fragments d'os a été retrouvé dans le ranch Izaguirre, à Teuchitlan (archives).
Photo: FRANCISCO GUASCO
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ATS Agence télégraphique suisse

Le ranch découvert au Mexique au début mars était bien un centre d'entraînement de trafiquants de drogue, mais pas un centre d'exécution des recrues forcées, a indiqué mardi le parquet général.

Le site abandonné a été inspecté le 5 mars dans l'Etat du Jalisco (nord-ouest) à l'initiative d'un collectif de proches de personnes disparues. Ils ont retrouvé des petits morceaux d'os calcinés et des centaines d'habits et de chaussures dans ce ranch situé à Teuchitlan, à 80 km à l'ouest de la capitale Guadalajara. Le collectif avait affirmé que le site était un «camp d'extermination» à l'usage du trafic de drogue dans cette zone dominée par le cartel Jalisco nueva generacion (CJNG). Aucun indice ne permet de parler de «crématoriums», a déclaré mardi le procureur général Alejandro Gertz. «On a trouvé un petit vase avec de très petits fragments d'os», a-t-il ajouté.

Les proches des personnes disparues affirment que le ranch a abrité des crématoriums sous terre pour faire disparaître les corps de recrues du cartel, assassinées après avoir été recrutées de force. «Il n'y a pas une preuve qui accrédite cette thèse», a insisté le procureur.

De nombreuses personnes disparues

Le Mexique compte d'après certaines statistiques plus de 127'000 personnes disparues, «une tragédie humaine» selon un comité spécialisé de l'ONU. La plupart des disparitions ont été enregistrées après 2006, quand l'armée fédérale a lancé une opération militaire provoquant la balkanisation des cartels. L'Etat du Jalisco est le plus touché par les disparitions avec plus de 15'000 cas.

Les enquêtes continuent pour déterminer combien de personnes ont pu être emmenées de force au ranch. Les autorités municipales vont aussi faire l'objet d'une enquête pour complicité présumée avec les criminels, a indiqué le procureur.

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