En Europe, les voitures électriques ont actuellement la vie dure: les ventes s'effondrent cette année – et le marché suisse n'est pas épargné. Jusqu'à fin septembre, les ventes de voitures électriques ont baissé de 9,5% par rapport à l'année précédente, comme le montrent les nouveaux chiffres de l'association de la branche Auto-Suisse.
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Avec un total de 32'802 nouvelles immatriculations, les voitures électriques représentent en 2024 une part de marché de 18,7%. A titre de comparaison: l'année dernière, la part de marché des véhicules électriques était encore de plus de 20%.
Bien en dessous de l'objectif
«La tendance technologique a changé cette année», explique Thomas Rücker, directeur d'Auto-Suisse à Blick. «La part des véhicules branchés recule un peu cette année.»
Il s'agit ici des voitures électriques et des hybrides plug-in. Ensemble, ils représentent un peu plus de 27% du marché. C'est nettement moins que l'objectif de 50% fixé par la feuille de route pour la mobilité électrique pour 2025. La feuille de route est une plateforme de la Confédération visant à promouvoir la mobilité électrique en Suisse.
«Les coûts des voitures électriques vont baisser»
Cela signifie-t-il que l'abandon du moteur à combustion en Suisse a déjà échoué? Thomas Rücker ne voit pas les choses de cette manière: «Nous continuons à croire à la voiture électrique. Mais le changement prend plus de temps qu'on ne l'attendait au départ.» Thomas Rücker considère la faiblesse actuelle comme un «creux intermédiaire».
Même son de cloche chez le concessionnaire automobile Amag. «La branche automobile est prête pour le changement, déclare une porte-parole. Tous les constructeurs lancent une multitude de nouveaux modèles de voitures électriques sur le marché». Selon elle, la branche a déjà investi globalement 500 milliards de francs dans le changement, et la Suisse doit maintenant poser les bases de l'électrification des transports et ainsi atteindre les objectifs climatiques fixés.
Au sein de l'association des transports TCS, on voit plusieurs raisons qui continuent de parler en faveur des voitures électriques. La plus importante est que «les coûts des voitures électriques vont baisser», explique Thomas Bollinger, chef de projet E-mobilité au TCS. La pression sur les prix exercée par la Chine y est pour quelque chose.
C'est exactement l'inverse pour les voitures à combustion: «Les voitures à combustion ont tendance à devenir plus chères, notamment en raison des exigences légales plus élevées en matière de systèmes d'assistance, qui sont normalement déjà présents sur les voitures électriques», explique Thomas Bollinger.
Prix de vente des voitures électriques 20% plus élevé
Mais les voitures électriques restent encore nettement plus chères. Selon le TCS, le prix de vente des voitures électriques est en moyenne environ 20% plus élevé que celui d'une voiture à combustion comparable.
A cela s'ajoute la «situation très confuse en matière de recharge publique, explique l'expert du TCS Bollinger. Entre 29 centimes et 99 centimes par kWh, tout est possible, la transparence et la simplicité laissent à désirer.»
Et pour les locataires, la situation est doublement difficile: «Ceux qui ne peuvent pas recharger chez eux ne peuvent pas non plus profiter des tarifs d'électricité domestique et doivent se rabattre sur des stations de recharge publiques plus chères. Mais ne serait-ce que pour des raisons pratiques, on aimerait pouvoir recharger sa voiture pendant la nuit.»
Pour Thomas Rücker d'Auto-Suisse, il est donc clair que «les consommateurs manquent de transparence en matière de coûts». Il doit être clairement visible que la voiture électrique est rentable au bout du compte sur la durée de sa possession et tous les acteurs doivent avoir pour objectif d'y parvenir. Un point important est ici «une alimentation électrique sûre et bon marché», ajoute la porte-parole d'Amag.
Les hybrides sans prise ont du succès
Une partie du recul s'explique aussi par la popularité des hybrides sans prise, selon Thomas Bollinger. «Les hybrides ont continué à se développer et font la publicité d'une consommation plus faible et donc de coûts plus bas par rapport aux véhicules à combustion 'normaux'.»
Selon les chiffres d'Auto-Suisse, les hybrides sans prise représentent désormais un tiers de toutes les voitures vendues, plus que les voitures à essence traditionnelles (30%). «Cela prouve que les Suisses optent tout à fait pour les propulsions alternatives lorsque les conditions sont réunies», conclut Thomas Rücker.