Si Vladimir Poutine ferme le robinet du gaz, c’est toute l’Europe qui va être frigorifiée cet hiver. Les négociations pour s’assurer un approvisionnement ont déjà commencé — l’Allemagne envisage de se brancher directement sur le gazoduc de transit menant en Italie et de se servir.
Cette déclaration, qui passe très mal à Rome, doit mettre la puce à l’oreille du Conseil fédéral sur la gravité de la situation, estime Mike Egger. Le conseiller national UDC est inquiet de l’immobilisme du gouvernement, alors que nous sommes bientôt en septembre. «Un plan de mesures concrètes doit impérativement être présenté au Parlement, demande le Saint-Gallois. Nous sommes en train de patauger!»
Sur le même sujet
L’élu veut associer les actes à la parole, puisqu’il compte déposer une motion contraignante lors de la session d’automne qui approche. Le Conseil fédéral serait ainsi chargé de déclarer l’état d’urgence énergétique en se basant sur le droit d’urgence.
Même si la pénurie d’énergie est néfaste pour la Suisse, c’est en quelque sorte une victoire pour l’UDC, qui dénonce depuis le début la Stratégie énergétique 2050. «Cela confirme qu’elle n’est pas réaliste», assure Mike Egger. Alors que Berne misait sur les importations pour garantir l’approvisionnement, la guerre en Ukraine menace fortement cette stratégie.
L’UDC revient à la charge sur le nucléaire
Dans notre édition dominicale, SonntagsBlick, la ministre de l’Énergie Simonetta Sommaruga a pour la première fois appelé publiquement à économiser l’électricité. Le département de la Bernoise travaille, lui, sur des mesures d’urgence à court terme: il prévoit par exemple des centrales à gaz et réfléchit à d’autres solutions basées sur le pétrole en cas d'«extrême urgence».
C’est un indice fort de la réalité de la crainte d’une pénurie énergétique, et surtout de la menace qui plane sur la transition rapide voulue par Simonetta Sommaruga. Pour l’UDC, il est désormais temps d’accélérer et de simplifier les procédures d’autorisation pour la production d’électricité supplémentaire. «Nous devons augmenter la pression sur le Conseil fédéral, mais aussi le doter des instruments nécessaires», résume Mike Egger.
Parallèlement, les mesures prises pour réduire la production d’électricité doivent être provisoirement levées. L’élu UDC pense par exemple aux oppositions des organisations environnementales lors de la construction ou de l’extension de centrales hydroélectriques. Dans le même temps, son parti en profite pour faire une nouvelle tentative de «lever les interdictions technologiques». En langage moins cryptique: analyser la construction de nouvelles centrales nucléaires. Autant de mesures qui ne permettront toutefois pas de chauffer les foyers l’hiver qui vient.