L'UDC a de la peine à y croire
Le président du PLR, Thierry Burkart durcit le ton sur l'asile

Le président du PLR, Thierry Burkart, annonce dans une interview qu'il va durcir le ton dans le dossier de l'asile. Du côté de l'UDC, les membres peinent à croire que l'ensemble du parti suivra.
Publié: 03.09.2024 à 19:03 heures
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Le chef du PLR, Thierry Burkart, souhaite que la Suisse soit plus stricte en matière de politique d'asile.
Photo: keystone-sda.ch
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Sophie Reinhardt

Le président du parti libéral-radical (PLR) et conseiller aux Etats Thierry Burkart s'est récemment prononcé en faveur de durcissements sévères dans le domaine de l'asile. Il y a critiqué les structures existantes qui, selon lui, entraînent une charge excessive pour le système social et de santé et mettent en danger la sécurité.

«L'abus de notre système prend des formes extrêmes», a-t-il déclaré dans une interview accordée à la «Neue Zürcher Zeitung», en référence à des Géorgiens malades qui déposent une demande d'asile en Suisse pour y être soignés.

Tout n'est que tactique?

Thierry Burkart est particulièrement critique à l'égard du nombre élevé de jeunes hommes musulmans qui arrivent en Suisse sans motif d'asile légitime. Le président du PLR souligne que la Suisse ne peut préserver sa tradition humanitaire que si elle empêche en même temps l'immigration illégale de manière conséquente. Il préconise en outre que l'accès aux prestations sociales soit fortement limité pour les personnes en fuite.

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Voilà qui apporte de l'eau au moulin de l'Union démocrate du centre (UDC). Néanmoins, il en faudra plus pour convaincre les membres du parti conservateur qu'une nouvelle majorité a effectivement été trouvée sur la question du durcissement de l'asile. «Je me laisse volontiers surprendre, mais je ne fais pas confiance à Thierry Burkart pour que le PLR vote en bloc en faveur de nos demandes lors de la session», a ainsi déclaré le chef du groupe de l'UDC, Thomas Aeschi.

Selon lui, il y a certes des membres libéraux-radicaux qui adoptent la même ligne dure que l'UDC sur les questions d'asile. «Mais par le passé, c'était plutôt le Centre qui votait avec nous», explique-t-il à Blick. Thomas Aeschi pense que c'est surtout pour des raisons stratégiques que les radicaux demandent une approche plus dure en matière d'asile.

Thierry Burkart n'a pas répondu à nos sollicitations, mais il a fait savoir via le secrétariat général que le PLR s'était prononcé lors de sa dernière séance en faveur d'une «lutte sévère contre l'immigration illégale».

Session extraordinaire prévue

La session d'automne débute la semaine prochaine dans la Berne fédérale. Différents thèmes liés à l'asile sont à l'ordre du jour, comme l'introduction de cartes de paiement pour les requérants d'asile. La Commission des institutions politiques du Conseil national demande au Conseil fédéral de présenter un rapport sur la manière dont il peut soutenir les cantons dans l'introduction d'un tel système.

L'UDC a de nouveau demandé une session extraordinaire sur le thème de l'asile. Elle l'avait déjà fait trois fois l'année dernière, mais sans grand succès. En effet, presque toutes les interventions de l'UDC ayant trait à cette thématique ont été rejetées par le Parlement. Le conseiller national UDC Andreas Glarner avait déjà demandé l'an dernier la création de zones de transit pour mener à bien toutes les procédures d'asile. Le PLR avait alors voté en bloc contre cette demande au Conseil national.

Une situation qui devrait toutefois changer. Andreas Glarner a redéposé la même intervention, qui sera à l'ordre du jour du Parlement le 24 septembre. Les interventions seront «toutes soutenues par le groupe PLR, avec quelques abstentions et aucune voix contre», promet Thierry Burkart à Blick.

Le Conseil fédéral, quant à lui, reste sur sa position. Il estime que la demande de zones de transit équivaut à «un confinement ou un internement des personnes concernées». De plus, la mise en œuvre représenterait une charge excessive pour les cantons frontaliers, ajoute le Conseil fédéral dans sa réponse.

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