L'OMS tire la sonnette d'alarme
La «fièvre du perroquet» se propage en Europe

Cinq personnes sont mortes en Europe ces derniers mois après avoir été infectées par cette maladie animale. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) enregistre une augmentation sensible du nombre de cas. L'essentiel en bref.
Publié: 09.03.2024 à 19:19 heures
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Dernière mise à jour: 09.03.2024 à 20:28 heures
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L'Organisation mondiale de la Santé signale une recrudescence des infections par la maladie des perroquets. Ce n'est pas la seule maladie qui peut être transmise par les animaux.
Photo: Linda Käsbohrer
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Sandra Meier

Depuis novembre et décembre, un nombre plus élevé que d'habitude de personnes sont infectées par la maladie dite du perroquet dans plusieurs pays européens. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état d'une «augmentation marquante». Quatre personnes sont décédées au Danemark et un autre cas mortel a été enregistré aux Pays-Bas. Quel est le danger de cette maladie pour l'homme? 

De quel type de maladie s'agit-il?

La maladie des perroquets est une maladie infectieuse aviaire, causée par la bactérie Chlamydophila psittaci. Selon l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), elle touche généralement les perroquets, les perruches, les pigeons et, parmi les animaux de rente, les dindes. Les oiseaux maigrissent, ont des diarrhées, des écoulements nasaux et un plumage hérissé. Mais les bovins, les porcs, les chats ou les amphibiens peuvent également être infectés. Les bactéries peuvent aussi être transmises à l'homme, on parle alors d'ornithose. La maladie est répandue dans le monde entier parmi les animaux.

Comment la contamination se produit-elle?

Les humains sont contaminés par contact avec des animaux infectés. Par exemple en respirant la poussière des plumes ou des excréments. La transmission se produit surtout chez les éleveurs d'oiseaux ou les personnes qui sont en contact étroit avec les volailles ou les plumes. Ils devraient porter des vêtements de travail, éviter la formation de poussière et veiller à l'hygiène lors de la manipulation des oiseaux. En outre, la Confédération recommande une surveillance médicale régulière. Une transmission d'homme à homme est certes possible selon les autorités sanitaires américaines CDC, mais jusqu'à présent, aucun cas n'a été signalé, écrit l'OFSP.

Y a-t-il aussi des cas en Suisse?

Depuis début 2023, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a enregistré neuf cas chez des perruches, des pigeons et un perroquet. Une augmentation du nombre de cas n'a toutefois pas été constatée.

En Suisse, les personnes ayant contracté la maladie des perroquets ne sont pas obligatoirement tenus de le déclarer, comme c'est le cas en Allemagne par exemple. Il peut donc y avoir des cas, mais aucun test de dépistage n'a été effectué dans notre pays. «Si un laboratoire devait tout de même constater une infection, ce résultat serait à déclarer en tant que résultat de laboratoire exceptionnel», explique le porte-parole de l'OFSP Simon Ming. Une telle déclaration n'a pas eu lieu en Suisse au cours des dix dernières années. En ce qui concerne les cas signalés dans plusieurs pays européens, le porte-parole estime qu'il faut poursuivre les investigations pour déterminer s'il s'agit d'un véritable changement ou d'une hausse due par exemple à une augmentation des tests PCR dans les échantillons respiratoires.

La maladie est-elle dangereuse?

L'OMS considère que les risques pour l'homme sont faibles en l'état actuel des choses. Les personnes infectées se plaignent de symptômes tels que la fièvre, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires et une toux sèche. Les premiers signes d'infection apparaissent généralement dans les 5 à 14 jours suivant le contact avec les bactéries. Les symptômes prétendument grippaux peuvent toutefois se transformer en une pneumonie grave, voire mortelle. Un traitement antibiotique administré à temps est efficace. Selon le porte-parole de l'OFSP, il existe probablement de nombreux cas qui ne sont jamais diagnostiqués et qui guérissent sans antibiotiques. En cas de diagnostic, des antibiotiques sont toujours administrés, car la maladie peut être potentiellement dangereuse. La gravité de la maladie dépend de l'âge du patient et de l'étendue du tissu pulmonaire touché. La guérison peut être longue si la maladie est grave. Si une maladie grave n'est pas traitée, le taux de mortalité peut atteindre 30%.

Qu'arrive-t-il aux animaux infectés?

Contrairement à ce qui se passe chez l'homme, les infections entre animaux doivent être déclarées. Les propriétaires d'animaux doivent informer le vétérinaire des cas suspects. Les animaux infectés libèrent des bactéries dans leurs excréments et leurs sécrétions nasales pendant des mois. L'infection est souvent mortelle. En cas d'épizootie, les oiseaux visiblement malades doivent être abattus et les autres oiseaux traités ou également abattus. C'est une obligation légale.

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