Liste dévoilée
Ces décisions politiques qui coûteront cher au consommateur en 2025

En 2024, le monde politique a pris beaucoup de décisions. Certaines auront des répercussions sur notre porte-monnaie. La protectrice des consommateurs Nadine Masshardt fait le bilan avec Blick.
Publié: 04.01.2025 à 11:57 heures
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Dernière mise à jour: 05.01.2025 à 11:46 heures
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Nadine Masshardt, présidente de la Fondation pour la protection des consommateurs et conseillère nationale PS, dresse un bilan mitigé pour 2024 du point de vue des consommateurs.
Photo: Keystone
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Lucien Fluri

Nadine Masshardt, 40 ans, conseillère nationale PS et présidente de la Protection des consommateurs alémaniques, revient tout juste de la session d'hiver des Chambres fédérales. Et la satisfaction n'est pas au rendez-vous. Le Parlement vient de prendre une décision qui laissera des traces dans le porte-monnaie des Suisses. 

A la demande de l'UDC, la franchise minimale de 300 francs a été augmentée. On ne sait pas encore de combien, mais une chose est d'ores et déjà claire: cela va coûter cher. «Plus de 40% des gens ont la franchise minimale», explique Nadine Masshardt. «Pour eux, l'augmentation va coûter cher.»

Quels choix politiques en 2024 ont pénalisé les consommateurs? Que faut-il changer en 2025? Et où le Parlement a-t-il renforcé les droits des consommateurs? La présidente de la protection des consommateurs dresse le bilan dans un entretien avec Blick: 3 motifs d’agacement, 3 succès et 3 choses qui seront importantes en 2025.

Motif d'agacement 1: des médicaments du quotidien plus chers

Depuis juillet, de nombreux médicaments en vente libre sont devenus plus coûteux. Cela résulte d’une nouvelle répartition des marges pour les pharmacies, cabinets médicaux et hôpitaux. Ces trois prestataires reçoivent moins pour les médicaments chers et plus de marge pour les médicaments bon marché. Ce qui semble être un jeu à somme nulle coûte de l'argent au citoyen ordinaire et les consommateurs paient la différence. 

En effet, les médicaments plus chers sont généralement pris en charge par les caisses d'assurance maladie, tandis que les moins chers sont payés par le patient lui-même, car ils sont inférieurs à la franchise. «Je suis étonné qu'une grande vague de réclamations n'ait pas encore eu lieu», déclare Nadine Masshardt.

Comment en est-on arrivé là? La modification du droit était un compromis entre les grands acteurs du secteur de la santé, qui devait permettre d'économiser 60 millions de francs sur les primes. Mais pas directement pour les consommateurs.

Motif d'agacement 2: le tourisme d'achat devient plus cher

En 2025, la franchise douanière passera de 300 à 150 francs. Les personnes qui font leurs achats à l'étranger devront alors payer la TVA plus tôt. «Cela ne passe vraiment pas bien. Nous recevons beaucoup de réactions indignées», déclare Nadine Masshardt. Elle est convaincue qu'«au lieu de s'isoler contre les prix élevés, nous aurions besoin de prix plus bas pour les produits importés en Suisse». La décision remonte à une initiative des cantons de Suisse orientale qui voulaient renforcer leurs détaillants.

Motif d'agacement 3: moins de transparence sur les prix promotionnels

À partir de 2025, ceux qui voient un panneau de promotion en magasin devront être vigilants. En effet, de nouvelles règles vont s'appliquer pour l'affichage des promotions. Actuellement, si un produit, par exemple un détergent, coûte 24 francs au lieu de 48, la règle stipule que la promotion ne peut durer plus de la moitié du temps pendant lequel le produit coûtait 48 francs. Cela signifie qu'un détergent coûtant 48 francs pendant un mois ne peut être en promotion que durant deux semaines. Après deux mois, la promotion doit prendre fin.

À l'avenir, un produit devra être affiché à son prix élevé pendant 30 jours, après quoi ce prix pourra être utilisé indéfiniment comme prix de comparaison. Concrètement, cela signifie qu'un détaillant pourra augmenter le prix d'un détergent de 30 à 40 francs pendant un mois. Ensuite, il pourra proposer la promotion «moitié prix» indéfiniment, soit 20 francs au lieu de 40. «La comparaison des prix devient moins transparente, et ainsi, les consommateurs pourraient être induits en erreur en pensant qu'ils réalisent une bonne affaire», explique Nadine Masshardt.

Le Conseil fédéral a adopté cette modification en 2024. Cette mesure découle d'une initiative de l'ancienne députée PLR Christa Markwalder, qui, en plus de son mandat au Parlement, présidait également un syndicat des détaillants suisses.

Trois raisons de se réjouir1. Réparer au lieu d'acheter du neuf

Des décisions politiques ont également été prises en faveur des consommatrices et des consommateurs. A l'avenir, les fabricants et les commerçants devront par exemple garantir que divers appareils ménagers puissent être réparés. Pour Nadine Masshardt, ce succès était attendu depuis longtemps. Car pouvoir faire réparer un appareil défectueux permet de réaliser des économies. 

La conseillère nationale PS fait référence aux Repair Cafés dans toute la Suisse, auxquels la protection des consommateurs offre son soutien. «Ils montrent que la population veut faire réparer les appareils». Nadine Masshardt a également de l'espoir en ce qui concerne l'UE, où les téléphones portables et les tablettes devront être réparables à partir de juin 2025. «Le conseiller fédéral Albert Rösti a annoncé qu'il souhaitait que cela soit aussi appliqué en Suisse à partir de l'été prochain», se réjouit Nadine Masshardt.

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Économiser l'électricité

Les fournisseurs d'électricité recevront à partir de 2026 des directives sur l'amélioration de l'efficacité. Ils seront tenus d'encourager les mesures d'économie d'électricité. C'est ce qui a été décidé dans le cadre de la loi sur la sécurité de l'approvisionnement en électricité. «Cela va dans la bonne direction», déclare Nadine Masshardt. «Chaque kilowattheure non utilisé est le moins cher.»

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Moins d'appels indésirables

Les appels publicitaires dans le domaine de l'assurance maladie ont été limités. C'est ce qu'a ordonné le Conseil fédéral en septembre. Depuis, les caisses maladie n'ont plus le droit d'appeler des gens de manière impromptue pour les convaincre de devenir de nouveaux clients. «Les appels indésirables ne sont pas les seuls à agacer les gens. Ces mesures publicitaires sont payées avec les primes d'assurance-maladie et cela coûte cher», explique Nadine Masshardt. Il y a aussi une lueur d'espoir en ce qui concerne les autres appels publicitaires. Le Conseil fédéral a annoncé pour 2025 qu'il examinerait là aussi un renforcement au moyen d'un filtre publicitaire obligatoire.

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