Rien que cette année, le peuple suisse s'est prononcé sur trois projets concernant les retraites. La chute de la réforme des caisses de pension, il y a une semaine, est symbolique. Aucune solution n'est encore en vue pour combler les trous financiers de notre prévoyance. La solution la plus sûre pour le moment est la prévoyance privée. En effet, en cotisant tôt, il est possible de réaliser des bénéfices élevés à long terme.
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Pourquoi est-il intéressant de cotiser tôt?
«Le système de prévoyance est en pleine évolution», constate Andrea Klein, experte en prévoyance chez Raiffeisen Suisse. Pour Blick, Andrea Klein tempère les perspectives, surtout pour les jeunes générations. «L'argent des 1er et 2e piliers ne couvre déjà pas les besoins de nombreux retraités et ceux-ci devraient être encore plus difficiles à couvrir à l'avenir.» Concrètement, le troisième pilier devient de plus en plus central en tant que revenu supplémentaire.
Le calcul est très simple! Plus on épargne longtemps, plus les intérêts composés travaillent pour les investisseurs. «En temps normal, cela s'avère extrêmement payant», explique l'experte en prévoyance.
De petits montants suffisent-ils?
Un coup d'œil sur différents exemples de rendement montre que même les faibles contributions mensuelles sont rentables, confirme Andrea Klein. Le calculateur de prévoyance de Raiffeisen permet de faire ses propres calculs. Une personne qui verse 30 francs par mois pendant plus de 40 ans sur un compte du pilier 3a peut obtenir des rendements allant jusqu'à 31'000 francs. Sans même bouger le petit doigt! Pour une personne d'une vingtaine d'années, c'est un horizon de placement tout à fait réaliste.
Quelle est l'ampleur de l'effet pour des contributions plus importantes?
Celui qui a un peu plus d'argent de côté à la fin du mois a des perspectives de rendements encore plus importantes. Si une personne de plus de 40 ans verse chaque mois 200 francs, les revenus des intérêts composés s'élèvent à plus de 200'000 francs. Même avec une stratégie à risque moyen, le montant versé est presque doublé.
Concernant le choix du risque, l'experte en prévoyance Andrea Klein donne des précisions, et se veut rassurante. «Un risque plus élevé semble souvent dangereux. Le risque est toujours associé négativement, mais peut aussi être positif. Sur une longue durée – comme c'est généralement le cas pour le pilier 3a – un risque plus élevé est clairement recommandé pour des considérations de rendement.»
L'horizon de placement est définitivement décisif. Si l'on verse le même montant mensuel de 200 francs sur 15 ans, le rendement escompté est plusieurs fois inférieur. Il est donc extrêmement important de cotiser à la prévoyance privée dès le plus jeune âge.
En fin de compte, il est possible de faire quelques vœux pieux. Le rendement escompté passe à plus de 600'000 francs si les investisseurs de plus de 40 ans versent le montant maximal. Cela représenterait 7056 francs par an, soit 588 francs par mois. Mais pour beaucoup, cela relève de l'impossible, surtout quand on est jeune, avec un salaire pas très élevé. Ou alors plus tard, lorsque l'on a une petite famille. Malgré tout, l'effet des intérêts composés est flagrant.
Et les problèmes des jeunes générations?
Il faut toutefois admettre que beaucoup de jeunes ont du mal à gérer leur budget. Il ne reste pas toujours quelque chose à la fin du mois. «En principe, je recommande déjà de mettre en place un ordre permanent mensuel. Ainsi, on n'est pas tenté de dépenser l'argent pour autre chose», estime Andrea Klein. «Mais l'un des grands avantages du troisième pilier est que les personnes peuvent effectuer des versements de manière flexible.» On n'est pas obligé, mais on peut décider chaque mois ou chaque année.
De nombreux jeunes doivent de toute façon d'abord passer outre et ouvrir un compte pour leur retraite. Selon les derniers chiffres de Raiffeisen, 35% des jeunes de 18 à 30 ans ne possèdent toujours pas de compte du pilier 3a.