La situation serait préoccupante: dans son dernier rapport, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) met en garde contre une augmentation de la violence d'extrême gauche. Selon des informations de la «NZZ am Sonntag», certains activistes d'extrême gauche en Suisse se solidariseraient de plus en plus avec des groupes allemands violents.
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Il est par exemple fait mention des membres du collectif Hammerbande (la bande au marteau), dont les méthodes seraient particulièrement brutales. Ces individus auraient blessé 13 néonazis présumés ou réels, parfois fatalement. Ils leur auraient fracassé le crâne et les chevilles avec des marteaux.
Réunion à la Chaux-de-Fonds
Lina E.*, la meneuse de la bande au marteau, serait également devenue une figure rassembleuse en Suisse. Des réunions d'information sur son gang auraient eu lieu à Berne, Zurich, Winterthur et la Chaux-de-Fonds. A Soleure, des activistes d'extrême gauche ont pris une photo de solidarité avec le groupe, comme l'écrit la «NZZ am Sonntag».
Plus récemment, des agents des forces de l'ordre bâloises ont été fortement menacés par une foule de manifestants que la police attribue à la mouvance d'extrême gauche. Cet incident serait symptomatique du potentiel de violence de l'extrémisme de gauche organisé, notamment en ce qui concerne les attaques ciblées contre des personnes. Les activistes d'extrême gauche helvétiques légitiment les attaques brutales de la bande au marteau en les qualifiant de «pratique antifasciste».
Un ancien extrémiste met en garde
Le SRC n'est pas le seul à mettre en garde contre cette évolution. Adrian Oertli, psychothérapeute travaillant sur la radicalisation politique, dénonce aussi le recours à la violence de certains groupes. Il a lui-même été membre d'un collectif d'extrême gauche à Zurich, avant d'en être exclu en 2009 pour avoir remis en question le recours à la violence. Aujourd'hui, il s'engage contre l'extrémisme politique violent.
Dans les colonnes de la «NZZ am Sonntag», Adrian Oertli avance que les mouvements d'extrême droite en Suisse ne mènent pas d'actions violentes en ce moment, ce qui aurait un effet de désescalade. C'est pourquoi le niveau de violence entre les forces radicales de gauche et de droite serait plus bas dans notre pays par rapport à l'Allemagne. Selon le SRC, les milieux d'extrême droite ont fait usage de violence en cinq occasions en 2022.
Adrian Oertli prétend cependant que la violence envers les individus est structurellement ancrée dans les groupes d'extrême gauche. Elle contribuerait selon lui à la cohésion du mouvement, tout en détournant l'attention des conflits internes et en créant un ennemi commun.
*Nom connu de la rédaction