Licencié avec effet immédiat
Un policier zurichois se déclare malade et part skier

Un policier zurichois coronasceptique qui mène campagne en uniforme pendant les heures de service et qui se porte pâle pour aller skier. C'en est trop pour son employeur. Le Tribunal administratif a confirmé mardi la validité de son licenciement avec effet immédiat.
Publié: 09.05.2023 à 17:02 heures
Skier au lieu de travailler... cela aura coûter cher à ce policier zurichois. (image d'illustration)
Photo: Imago/ Eibner Europe

Le 22 décembre 2021, un agent de la police cantonale zurichoise a refusé de couvrir sa bouche et son nez d'un masque d'hygiène pour acheter un abonnement de deux jours dans le domaine skiable de Lenk (BE). Il refuse également de présenter une dispense, prétextant qu'il est policier. Deux policiers bernois appelés en renfort viennent finalement l'emmener, une fois le désaccord ayant tourné en dispute bruyante avec le personnel des remontées mécaniques. Dans la foulée, les deux agents bernois se renseignent auprès de la police cantonale zurichoise sur la véracité de l'appartenance du skieur récalcitrant à ses troupes. Résultat: le policier zurichois perd son emploi quelques jours plus tard avec effet immédiat, ce dernier ayant prétexté une maladie pour se rendre dans l'Oberland bernois.

Explications sur l'escapade peu crédibles

Le principal intéressé a tenté de s'opposer à son licenciement devant la justice administrative zurichoise, estimant qu'une telle sanction était illégitime. Il exigeait 45'000 francs en guise de paiement de son salaire durant un délai régulier de licenciement et un dédommagement pour un montant identique.

Devant les juges, le policier a expliqué que son séjour dans l'Oberland bernois n'était pas motivé par la pratique du ski, mais lié à son mauvais état de santé psychique, causé par des décisions de son employeur le concernant. Une explication peu crédible aux oreilles des juges, puisque l'agent s'était présenté dans une station intermédiaire d'un domaine skiable, équipé de ses skis, pour y acheter un abonnement.

En outre, le dossier du policier ne contient aucun document attestant qu'il souffrait de problèmes psychiques à ce moment-là. Le principal intéressé n'y a même pas fait allusion lorsqu'il a été licencié. De plus, le certificat médical qu'il s'est fait remettre un mois après son licenciement se base uniquement sur ses propres déclarations.

Activisme en uniforme et en plein travail

Le licenciement du policier avec effet immédiat est donc légal, constate le tribunal. Ce d'autant plus que le rapport de confiance entre l'employeur et l'employé a été altéré de manière durable, après que l'agent a écopé de plusieurs avertissements.

Ainsi, il s'était présenté en uniforme sur sa moto aux gardes d'une caserne militaire, en octobre 2020, pour les convaincre de signer le référendum contre la loi sur le Covid-19 et ce, durant ses heures de travail.

En faisant cela, il a menacé la confiance de la population en la police cantonale en tant que représentante de l'État, neutre sur le plan politique, écrivent les juges dans leur verdict. Le policier n'a pas su séparer son rôle de policier de son activisme politique, observe le tribunal administratif.

(ATS)

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