Karin Keller-Sutter n'est pas surprise par le discours de J.D. Vance à la Conférence de Munich sur la sécurité. L'atmosphère qui a régné lui a rappelé le Forum économique mondial (WEF) de Davos, a déclaré Karin Keller-Sutter vendredi à Keystone ATS. Là non plus, personne du côté européen n'a eu accès aux processus de décision de politique étrangère des Etats-Unis. L'édition 2025 du WEF a eu lieu juste après l'entrée en fonction de Trump le 20 janvier.
Le vice-président américain J.D.Vance a prononcé un discours vendredi à la conférence sur la sécurité. Il ne s'est toutefois guère exprimé sur les questions de politique étrangère et de sécurité, mais s'en est pris à des décisions internes des Etats européens et notamment de l'Allemagne. Selon lui, la liberté d'expression est trop restreinte. A ses yeux, les «murs coupe-feu» comme ceux dressés contre le parti d'extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) sont injustifiés.
Pas surprise
Avant son discours, des rumeurs circulaient selon lesquelles J.D. Vance pourrait annoncer un retrait des troupes américaines d'Europe. Karin Keller-Sutter n'est toutefois pas surprise par l'accent mis par le vice-président américain dans son discours: «J'y étais préparée.» Il était clair dès le départ qu'il ne voudra pas parler de l'Ukraine.
En marge de la conférence de Munich, la ministre des Finances a notamment eu des entretiens avec le représentant de l'UE pour les affaires étrangères Antonio Costa, avec son homologue allemand Jörg Kukies, avec le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte ainsi qu'avec le secrétaire général de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) Feridun Sinirlioglu. Selon Mme Keller-Sutter, le sujet de cet entretien-là était la présidence suisse de l'OSCE en 2026. La ministre de la Défense Viola Amherd s'est également rendue vendredi à Munich, où elle a entre autres rencontré le commissaire européen chargé de la politique de défense Andrius Kubilius, a-t-elle indiqué sur la plateforme X.
En marge, Viola Amherd s'est en outre exprimée sur les projets de Trump de négocier directement avec le chef du Kremlin Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine. L'Ukraine ne doit pas être ignorée, a-t-elle déclaré à la radio SRF: «Dans des négociations de paix, toutes les parties – aussi bien la Russie que l'Ukraine – doivent être représentées pour que nous puissions avancer».