Leur initiative fait un bide
Clap de fin pour les coronasceptiques?

Les Suisses ne voteront pas sur l'initiative «de reconstruction analytique» lancée en 2023 par les coronasceptiques. Le texte n'a récolté que 52'000 signatures. Sarah Dohr, membre du comité d'initiative, analyse les raisons de cet échec dans «Le Matin Dimanche».
Publié: 25.08.2024 à 19:00 heures
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Dernière mise à jour: 27.09.2024 à 16:22 heures
Clap de fin pour les coronasceptiques? Avec 52'000 signature, leur initiative visant à enquêter sur la gestion de la pandémie par les autorités, n'a pas passé la rampe.
Photo: KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER
Alessia Barbezat

C’est ce qu’on appelle un fail — un flop en bon français. Avec seulement 52'000 signatures, l’initiative des coronasceptiques «De reconstruction analytique», ne sera pas soumise à la population suisse. Les partisans du texte qui avaient jusqu’au mercredi 28 août pour réunir les 100’000 paraphes requis ont dû se rendre à l’évidence.

Dans les colonnes du «Matin Dimanche», on pointe du doigt l’objectif même du texte, qualifié de «vertigineux». En souhaitant passer au crible ce qui s’est passé dans les coulisses du pouvoir durant les années Covid avec, la création notamment, d’une commission extraparlementaire et d’un «tribunal spécial «pour poursuivre les crimes et délits», les initiateurs du texte se sont-ils montrés trop ambitieux?

La société ne veut plus entendre parler du Covid

Pour Sarah Dohr, seule Romande présente au sein du comité d’initiative, «le texte a eu beaucoup de mal, car la société ne veut plus entendre parler du Covid», explique-t-elle au journal dominical. Et de déplorer «la connotation complotiste» qui colle à sa peau et celle de son groupe.

<p>La conseillère communale veveysanne (législatif), Sarah Dohr, est membre du comité d'initiative «De reconstruction analytique». Ce texte porté par les coronasceptiques n'a récolté que 52'000 signatures.</p>
Photo: KEYSTONE

La conseillère communale veveysanne (législatif) dénonce aussi l’opacité des contrats conclus entre l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et l’industrie pharmaceutique et veut prendre exemple sur l’Allemagne où «l’Institut Robert Koch est passé sur le gril. Pourquoi la Suisse devrait-elle garder sous clé les protocoles menés pendant la crise?» s'interroge-t-elle dans les colonnes du journal dominical.

Autre point mis en évidence pour expliquer la réticence des potentiels signataires: la longueur du texte. Avec plus de cinq pages à ajouter à la Constitution, les auteurs en ont rebuté plus d’un. La Chancellerie fédérale a mis près d'un an et demi à l'examiner et le traduire.

Malgré cet échec, Sarah Dohr n'exclut pas une nouvelle offensive: «D'après ce que j'entends, il y aura une suite. Il y a des personnes courageuses et pleines d'énergie qui ne veulent pas lâcher.» Le combat des anti-Covid est loin d'être mort et enterré.

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