Alors que le combat autour de la réforme de l'AVS bat son plein, voilà que les jeunes PLR viennent jeter une bonne dose d'huile sur le feu: l'âge de la retraite doit non seulement augmenter, mais continuer de le faire progressivement à l'avenir!
Le parti a récolté 137'000 signatures, qui seront acheminées le 16 juillet à la Chancellerie fédérale pour être validées. Le président du parti Matthias Müller et le responsable de l'initiative Patrick Eugster l'ont confirmé à Blick en exclusivité.
Côté romand, un homme est particulièrement fier: le vice-président des jeunes PLR Nicolas Jutzet. «Nous allons déposer la première initiative de l'histoire du parti! Récolter près de 140'000 signatures pendant la plus grande crise du 21e siècle et même d'un bon nombre de décennies, c'est un sacré accomplissement.»
Très bons échos de la rue
L'initiative sert-elle à mettre la pression sous la Coupole fédérale? Pas du tout, à entendre le Neuchâtelois, revigoré par les échos de la rue. «L'expérience générale montre que le problème démographique est largement partagé. La population est à ce titre bien plus consciente du problème que le Parlement. Il s'agit d'une initiative qui veut, paradoxalement, dépolitiser un sujet qui est plutôt mathématique et démographique», estime Nicolas Jutzet.
Car pour le responsable de projet à l'Institut Libéral, le feu couve et la politique n'agit pas. «La Suisse a dormi depuis les années 2000, et nous serons en grande difficulté d'ici à dix ans», assure-t-il. Le remède est simple: augmenter l'âge de la retraite à 66 ans d'ici à 2032. Ensuite, d'un mois chaque année. En 2050, il faudrait ainsi travailler jusqu'à 67 ans et 7 mois, et en 2070 jusqu'à 69 ans. Pas question par ailleurs de différencier les hommes et femmes, une distinction que la Suisse est presque seule à pratiquer.
«Rattraper le retard»
Avec ce système, le pays ne ferait «que de rattraper son retard», selon Nicolas Jutzet. «Nous sommes tellement largués sur cette thématique! La Suisse comptait longtemps parmi les pionnières, mais elle n'a pas fait le travail depuis vingt ans. Nous ne proposons pas une révolution, mais des solutions qui fonctionnent à l'étranger, aux Pays-Bas ou dans les pays nordiques par exemple.»
Pour le Neuchâtelois, l'immobilisme au Parlement est dû au fait que les retraites sont une affaire de très long terme. Or, les politiciens sont par nature plus intéressés par les résultats à court terme. «Pascal Couchepin parlait déjà de cet immense problème, mais personne n'en a pris conscience. AVS21? Le but est simplement de stabiliser pendant dix ans, alors que le problème démographique est énorme. La solution ne peut que venir de l'extérieur, et c'est aussi valable pour la politique climatique ou la santé.»
«L'espérance de vie augmente chaque année de 40 jours», ont argumenté de leur côté Matthias Müller et Patrick Eugster.
En ne faisant rien, le trou dans les caisses de l'AVS pourrait atteindre 200 milliards de francs dans 25 ans, a rappelé le responsable de l'initiative. La facture ne serait ramenée qu'à 120 milliards avec la réforme prévue au Parlement. «Cette montagne de dettes sera sur les épaules des jeunes générations.»
Les «babyboomers» et la hausse de l'espérance de vie sont autant d'épée de Damoclès sur la tête de la population. «Sans vraies mesures, l'AVS risque la ruine.» Pourquoi ne pas envisager d'autres solutions comme la hausse de la TVA, des cotisations salariales?
Ou alors briser le tabou de la BNS. «Ne touchons pas au trésor de la Banque nationale!», répond Matthias Müller. Elle ne doit pas avoir de pression de réaliser des gains chaque année. Et surtout pas faire ce que les politiciens n'arrivent pas à faire.»
Comme Nicolas Jutzet, les deux jeunes hommes estiment que leur initiative a de bonnes chances. «Qui aurait cru qu'un parti de jeunes pourrait réunir 130'000 signatures pour augmenter les retraites?», s'interroge le président des JLR. Pour lui, c'est clair: les jeunes sont très préoccupés par leur retraite et sont prêts à travailler davantage pour s'en offrir une bonne. (std)
«L'espérance de vie augmente chaque année de 40 jours», ont argumenté de leur côté Matthias Müller et Patrick Eugster.
En ne faisant rien, le trou dans les caisses de l'AVS pourrait atteindre 200 milliards de francs dans 25 ans, a rappelé le responsable de l'initiative. La facture ne serait ramenée qu'à 120 milliards avec la réforme prévue au Parlement. «Cette montagne de dettes sera sur les épaules des jeunes générations.»
Les «babyboomers» et la hausse de l'espérance de vie sont autant d'épée de Damoclès sur la tête de la population. «Sans vraies mesures, l'AVS risque la ruine.» Pourquoi ne pas envisager d'autres solutions comme la hausse de la TVA, des cotisations salariales?
Ou alors briser le tabou de la BNS. «Ne touchons pas au trésor de la Banque nationale!», répond Matthias Müller. Elle ne doit pas avoir de pression de réaliser des gains chaque année. Et surtout pas faire ce que les politiciens n'arrivent pas à faire.»
Comme Nicolas Jutzet, les deux jeunes hommes estiment que leur initiative a de bonnes chances. «Qui aurait cru qu'un parti de jeunes pourrait réunir 130'000 signatures pour augmenter les retraites?», s'interroge le président des JLR. Pour lui, c'est clair: les jeunes sont très préoccupés par leur retraite et sont prêts à travailler davantage pour s'en offrir une bonne. (std)