Lettre ouverte de Natalia Ferrara
Sauvetage de Credit Suisse: «La politique ne doit pas se dérober à ses responsabilités!»

Natalia Ferrara craint que la session extraordinaire dédiée à Credit Suisse ne soit surtout consacrée aux chiffres et aux lois… au détriment des employés. Dans une lettre ouverte, la cheffe de l'Association du personnel bancaire s'adresse aux parlementaires.
Publié: 11.04.2023 à 07:59 heures
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Dernière mise à jour: 11.04.2023 à 08:38 heures
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Natalia Ferrara est directrice de l'Association suisse des employés de banque. Elle se bat pour les employés de Credit Suisse et de l'UBS.
Photo: Philippe Rossier

Chers membres du Conseil national et du Conseil des États,

Depuis trois semaines, nombre des quelque 17'000 collaborateurs de Credit Suisse, tout comme les 22'000 employés de l'UBS, envisagent leur avenir avec incertitude. Dans le débat public sur la reprise de Credit Suisse (CS) par l'UBS, il est beaucoup question de chiffres, d'argent, de réglementation, de «too big to fail» ou de bonus. Mais les collaborateurs concernés des deux banques ne font l'objet que d'une attention marginale.

Cela doit changer! Le nouveau patron de l'UBS, Sergio Ermotti, a annoncé qu'il y aurait des «coupes difficiles». Cela signifie ni plus ni moins que la suppression de milliers d'emplois en Suisse au cours des prochaines années.

Premièrement, notre marché du travail libéral ne pourra pas absorber facilement ce grand nombre de demandeurs d'emploi. Et deuxièmement, les semaines et les mois à venir sont, pour les collaborateurs et leurs familles, remplies par l'incertitude et un manque d'informations concrètes. Ils sont confrontés à des questions existentielles.

Le Conseil fédéral a eu raison d'intervenir et d'éviter le pire en investissant des sommes colossales. Mais il est temps maintenant que les collaborateurs concernés des deux banques soient protégés et respectés. Il n'est pas acceptable que le Parlement débatte pendant des jours, lors de la session extraordinaire, de l'argent et des aspects techniques du sauvetage de Credit Suisse, et que les personnes concernées soient oubliées. Ils travaillent depuis des années avec passion, engagement et compétence et ont fait du bon travail. Ce n'est pas leur échec qui rend ce sauvetage nécessaire.

Il faudra encore des mois avant que les plans de l'UBS pour la nouvelle banque et les mesures concrètes pour la mise en œuvre de la fusion soient élaborés. C'est pourquoi nous vous demandons de soutenir au Parlement notre demande d'un gel des licenciements jusqu'à fin 2023. Et de contribuer à mettre en route de manière contraignante les négociations entre les partenaires sociaux et les deux banques. La politique ne doit pas se dérober à ses responsabilités!

Natalia Ferrara, directrice de l'Association suisse des employés de banque

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