Ce dimanche, à 12 heures, la campagne électorale prend fin et les bureaux de vote fermeront. Et pour certains, l’angoisse commencera: la campagne a-t-elle été suffisante? Selon les derniers sondages, l’UDC et le PS sortiront gagnants, alors que les Vert-e-s risquent de perdre des voix. Blick fait le point.
Les Vert-e-s vaudois sont pessimistes
En 2019, les Vert-e-s ont fait le plein lors des élections nationales. Ils ont augmenté leur part électorale de 6,1% pour atteindre 13,2%. Si les pronostics se confirment, les Verts repasseront cette fois sous la barre des 10%. Nulle part ailleurs, la saignée ne risque d’être plus douloureuse qu’en Suisse romande. La question passionnante est la suivante: à quel point cette chute sera-t-elle vertigineuse?
Les Vert-e-s vaudois ont gagné deux sièges lors des dernières élections au Conseil national. Cette année, leur représentante la plus connue, la conseillère aux Etats Adèle Thorens, n’est plus de la partie après une seule législature. C’est le candidat queer Marius Diserens qui doit tirer les marrons du feu pour le parti écologiste.
Après les Bernoises, au tour des Bernois?
Il y a quatre ans, les femmes socialistes y ont triomphé. Les syndicalistes Corrado Pardini et Adrian Wüthrich avaient été écartés. Les choses s’annoncent désormais mieux pour les hommes. L’ancien présentateur de télévision, Ueli Schmezer, est un visage connu. La candidature de Matthias Aebischer au Conseil fédéral donne un coup de pouce supplémentaire à la liste des hommes du PS. Adrian Wüthrich, qui prévoit de faire son retour à la Chambre basse, pourrait en profiter. Aux dépens des femmes du PS? Tamara Funiciello passera un après-midi détendu si les Vert-e-s perdent un siège au profit du PS, ou si la conseillère nationale Flavia Wasserfallen parvient facilement à se hisser au Parlement et à libérer la place pour une candidate PS en devenir.
Un siège en moins pour Bâle-Ville
La population de Bâle-Ville croît moins vite que celle de Zurich: Bâle perd donc un siège sur cinq au profit de Zurich. Une sortante ou un sortant risque donc d’être évincé(e). Trois femmes sont particulièrement menacées: Katja Christ (Vert’libéraux), Sibel Arslan (Vert-e-s) et Sarah Wyss (PS). L’ancien conseiller d’Etat Baschi Dürr, qui se lance dans la course pour le PLR, aimerait ravir un siège à ce trio.
Le Centre a le vent en poupe. Cela pourrait aussi être dangereux pour Samira Marti dans son canton de Bâle-Campagne. Une destitution de la socialiste est peu probable, mais pas exclue. Pour Samira Marti, qui a remplacé Susanne Leutenegger-Oberholzer il y a cinq ans et qui est rapidement devenue une figure importante au Conseil national, une défaite serait très dure à encaisser. Et le groupe PS devrait se trouver une nouvelle coprésidente.
Dans le canton de Zurich, la concurrence est rude
Ruedi Noser (PLR) s’en va, et plus de dix candidats veulent accéder au Conseil des Etats. Un seul, déjà quasiment élu, laissera peut-être sa place: Daniel Jositsch (PS), qui souhaite devenir conseiller fédéral en décembre. Seul un deuxième tour de scrutin permettra de clarifier la situation le 19 novembre. La pole position pour le siège de Ruedi Noser est actuellement occupée par Gregor Rutz (UDC), suivi de Regine Sauter (PLR), Tiana Angelina Moser (Vert’libéraux), Philipp Kutter (Centre) et Daniel Leupi (Vert-e-s). La question de savoir lequel des deux partis écologistes devra ensuite laisser le champ libre fait encore l’objet d’un débat. Sur une scène secondaire: les opposants aux mesures Covid parviendront-ils à se hisser au Palais fédéral avec leur candidat phare et président de Mass Voll, Nicola Rimoldi?
Dans le canton d’Argovie, l’UDC veut conserver le siège du sortant Hansjörg Knecht au Conseil des États. C’est Benjamin Giezendanner, le fils d’Ulrich Giezendanner, qui devrait s’en charger. Gabriela Suter (PS) et Marianne Binder (Centre) veulent l’empêcher. Là aussi, il faudra attendre un deuxième vote pour savoir qui pourra représenter l’Argovie au Conseil des Etats aux côtés du président du PLR Thierry Burkart.
Il sera également intéressant de voir si la présidente du Parti évangelique suisse, Lilian Studer, parviendra à se faire réélire au Conseil national. Il y a quatre ans, elle avait profité d’un apparentement de liste avec le PBD de l’époque. Y parviendra-t-elle maintenant en s’alliant avec le Centre? Selon les derniers sondages, son siège vacille.
Marco Chiesa tente le tout pour le tout
Au Tessin, Marco Chiesa tente le tout pour le tout lors des élections et ne se présente que pour le Conseil des Etats. S’il n’y parvient pas, sa carrière politique sera terminée, mais il ne fera en tout cas plus la navette entre Berne et le Tessin, ce qui ne lui convenait de toute façon pas. La destitution de Marco Chiesa n’est pas tout à fait improbable. Il a manqué 45 voix à son prédécesseur Filippo Lombardi en 2019. Le président de l’UDC a pour concurrent un homme du Centre, dont la politique est presque aussi à droite que la sienne: Fabio Regazzi, président de l’Union suisse des arts et métiers.
En Suisse centrale, Petra Gössi veut, elle, devenir la première femme à représenter le canton de Schwytz au Conseil des Etats. L’ancienne présidente du PLR se présente notamment contre le conseiller national UDC Pirmin Schwander.