Les Romands plus touchés
Les grandes villes suisses ont supprimé plus de 10'000 places de parking en 10 ans

Les villes suisses réduisent drastiquement les places de stationnement. Depuis 2015, 11'000 places de stationnement publiques ont été supprimées, comme le montre une nouvelle évaluation. Les experts estiment qu'il s'agit là de la bonne voie, pas les détracteurs…
Publié: 03.01.2025 à 09:43 heures
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Dernière mise à jour: 03.01.2025 à 10:09 heures
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Depuis 2015, les cinq plus grandes villes ont supprimé environ 11'000 places de stationnement publiques.
Photo: Keystone
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Sven Altermatt

Depuis 2015, les cinq plus grandes villes de Suisse ont supprimé environ 11'000 places de stationnement publiques. Plus de 3000 places de stationnement ont disparu à Zurich et à Genève, plus de 2500 à Lausanne et environ 1500 à Bâle et à Berne, selon une analyse du «Tages-Anzeiger».

Le démantèlement des parkings avance particulièrement vite dans les grandes villes de Suisse romande: à Genève et à Lausanne, plus de 10% des places de stationnement ont été supprimées depuis 2015. Et ce n’est pas fini: Genève prévoit encore de supprimer 12'000 places supplémentaires d’ici 2034, selon son plan directeur communal.

De son côté, Zurich pourrait bientôt rattraper ce rythme. La ville ambitionne de réduire de 30% le trafic motorisé individuel d’ici 2040, ce qui impliquerait la suppression de plus de 10'000 autres places de stationnement. «La suppression des places de parking ira de pair avec cette réduction», confirme un porte-parole du service des travaux publics de Zurich.

Le président de l'Automobile Club s'inquiète

Selon les experts de la circulation, la réduction des places de stationnement aide particulièrement à promouvoir des alternatives au transport individuel motorisé. «Pour que les usagers de la route venant de l'extérieur ne soient pas incités à venir en ville en voiture, il est important de réduire en conséquence l'offre de places de stationnement», explique Vincent Kaufmann, directeur du laboratoire de sociologie urbaine à l'EPFL, cité par le «Tages-Anzeiger».

Les autorités municipales veulent aussi libérer de l’espace pour des zones piétonnes, des pistes cyclables et davantage de verdure. L’objectif? Inciter toujours plus de citadins à se détourner de la voiture. Les critiques craignent toutefois des conséquences négatives pour les commerçants et les pendulaires. Thomas Hurter, président de l'Automobile Club Suisse, s’inquiète des conséquences sur l’économie locale: «La réduction en cours des places de parking est contre-productive pour les villes.»

L'analyse se concentre sur les places de stationnement publiques en surface et se base sur les registres de stationnement des villes. Des différences dans la collecte des données peuvent donc entraîner de légers écarts. Des chiffres consolidés ou même officiels sur l'évolution du stationnement ne sont pas disponibles.

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