Les riches sont toujours plus riches
Unia s'insurge contre les écarts salariaux dans les grandes entreprises

Tandis que les bas salaires stagnent, les revenus des PDG des grandes entreprises ne cessent de croitre, déplore Unia. Le syndicat exige des augmentations de salaire générale, des conventions collectives de travail de force obligatoire et des salaires minimum légaux.
Publié: 26.08.2024 à 06:32 heures
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Dernière mise à jour: 26.08.2024 à 06:43 heures
Vasant Narasimhan, à la tête de Novartis, a ainsi vu son salaire presque doublé avec un revenu annuel de 16,2 millions en 2023, assure Unia.
Photo: GIAN EHRENZELLER
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ATS Agence télégraphique suisse

Les PDG des plus grandes entreprises suisses gagnent toujours plus. Vasant Narasimhan, à la tête de Novartis, a ainsi vu son salaire presque doublé avec un revenu annuel de 16,2 millions en 2023, assure Unia. Les plus bas salaires, eux, ne bougent pas.

Le patron d'UBS, Sergio Ermotti, au bénéfice du deuxième plus haut salaire après Vasant Narasimhan, a perçu 14,4 millions de francs pour neuf mois de travail. Il a donc gagné 84'000 francs par jour de travail, soit plus qu'un salaire annuel moyen en Suisse (81'500 francs), montre une étude du syndicat Unia publiée lundi. Vient ensuite le patron de Nestlé, Ulf Mark Schneider, qui a vu son salaire passer de 10,3 à 11,2 millions de francs entre 2022 et 2023. Les dix plus hauts salaires ont en moyenne augmenté de 3,5%.

Dans sept des dix entreprises évaluées, les salaires les plus élevés ont poursuivi leur hausse. Ils ont diminué surtout chez Roche et Richemont et légèrement chez ABB.

Les bas salaires stagnent

Les salaires les plus bas, eux, n'ont pratiquement pas bougé, ce qui creuse les écarts salariaux. UBS est l'entreprise qui enregistre le plus grand écart, Sergio Ermotti ayant gagné 267 fois plus que l'employé au plus bas salaire. Vient ensuite Novartis, avec un salaire 250 fois plus grand, puis Nestlé, avec un salaire 220 fois plus grand. Au total, l'écart salarial est passé de 1:139 en 2022 à 1:143 en 2023, en d'autres termes, le salaire le plus élevé est désormais en moyenne 143 fois plus élevé que celui le plus bas.

Unia déplore le fait que la majorité des bénéfices, en hausse de 45% par rapport à 2023, aille aux actionnaires plutôt qu'aux employés aux salaires les plus bas. Les plus grandes entreprises suisses ont versé au total 45 milliards de francs de dividendes à leurs actionnaires, contre 44,3 milliards en 2022. Ce sont surtout les actionnaires de Roche, Nestlé, Novartis et Zurich Insurance qui en profitent. Et 25,2 milliards de francs au total ont été dépensés pour les rachats d'actions.

Ces chiffres sont la preuve, selon Unia, que de l'argent est disponible pour améliorer les salaires les plus bas dans ces entreprises. Mais au lieu de cela, les écarts se creusent, et sont intensifiés par l'augmentation du coût de la vie.

Augmentations de salaires exigées

En 2023, les prix étaient en moyenne 5,7% plus élevés qu'en 2020, rappelle le syndicat. Les prix du logement et de l'énergie ont augmenté de 9,3%, ceux des transports de 12,8% et ceux de l'alimentation de 4,8%. Un constat «d'autant plus dramatique» en considérant que l'augmentation du coût de la vie touche surtout les personnes à bas et moyens revenus, alors que les 10% et 1% des salaires les plus élevés ont augmenté en termes réels.

L'Unia exige une nouvelle fois des augmentations de salaire générales, des conventions collectives de travail de force obligatoire et des salaires minumum légaux. Le syndicat publie chaque année une étude sur les écarts salariaux depuis 2005. La présente étude a analysé les salaires des 36 plus grands groupes suisses.

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