Les prix grimpent en flèche
Le revenu moyen ne suffit plus pour acheter un logement

De moins en moins de Suisses peuvent devenir propriétaire d'un bien immobilier. Même avec un revenu supérieur à 200'000 francs, à peine la moitié des biens mis en vente sont abordables.
Publié: 04.04.2025 à 15:36 heures
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Les prix des maisons individuelles augmentent.
Photo: IMAGO/dieBildmanufaktur
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Dorothea Vollenweider

Les taux d'intérêt hypothécaires bas rendent l'achat d'une maison à nouveau attractif pour les Suisses. Cela stimule la demande sur le marché de l'immobilier. Et les prix s'envolent… 

Selon une nouvelle étude d'UBS, les futurs propriétaires devront, cette année encore, mettre la main au porte-monnaie. Les appartements augmenteront de 3% et les maisons individuelles de 4%. «Le prix devient un obstacle de plus en plus important», explique Thomas Rieder, économiste chez UBS.

S'éloigner du centre

Ce sont surtout les jeunes ménages qui doivent de plus en plus repousser l'achat d'une maison ou y renoncer complètement. Cela ne concerne pas que les bas revenus. Ainsi, les acheteurs disposant d'un revenu annuel moyen de 150'000 francs suisses remplissent les conditions de solvabilité pour 31% des objets mis en vente. Avec un revenu de 200'000 francs par an, seuls 49% des propriétés en vente sur le marché sont actuellement abordables. «Et c'est un revenu comparativement élevé», ajoute Thomas Rieder.

Même avec un temps de trajet de 20 minutes pour se rendre en ville de Zurich, la plupart des communes ne sont accessibles pour les catégories de revenus mentionnées. Ce n'est qu'en faisant le trajet pendant 30 à 45 minutes qu'il est possible de trouver son bonheur. Avec un revenu plus faible, c'est carrément impossible. «Il faut s'éloigner de plus en plus du centre», déplore l'économiste.

Des propriétaires de plus en plus âgés

A Bâle aussi, la plupart des communes limitrophes n'est pas une option pour les acheteurs de maisons avec un revenu de 200'000 francs. La situation est différente à Berne, presque toutes les communes limitrophes sont redevenues abordables.

Les jeunes ménages en particulier disposent rarement des moyens financiers nécessaires et sont contraints d'épargner plus longtemps pour les obtenir. En conséquence, selon l'étude d'UBS, la part des propriétaires de moins de 65 ans a nettement diminué ces dernières années.

Le marché immobilier gèle

Selon UBS, les loyers devraient également continuer à augmenter cette année. Les loyers proposés pour les logements mis aux enchères devraient augmenter de 2,5%, les loyers existants de 1,5%. Dans ce contexte, le nombre de logements locatifs libres devrait continuer à diminuer, notamment en raison du vieillissement progressif de la population.

«A l'âge de la retraite, les gens déménagent moins», explique Thomas Rieder. D'une part, en raison des loyers élevés du marché. D'autre part, la situation patrimoniale des baby-boomers ne requiert pas de déménager. Dans l'ensemble, cela conduit à un gel du marché immobilier.

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