Au début de l’année 2021, on comptait à travers la Suisse environ 7 millions de cartes Maestro en circulation. La carte de débit de Mastercard s’est imposée dans le pays – devant Visa, qui n’avait aucune chance avec sa V Pay. Mais depuis environ un an, les banques remplacent ces Maestro par de nouvelles cartes de débit plus modernes. Ce qui a entraîné une belle augmentation des frais pour les petites et moyennes entreprises.
En entendant qu’il n’y aurait à l’avenir plus que ces cartes sur le marché, la révolte avait été grande parmi les PME. Même la Commission de la concurrence (Comco) et le Surveillant des prix étaient intervenus dans le débat public l’été dernier, après une enquête.
Raiffeisen, Cler & Cie frappent fort
Entre-temps, la plupart des PME ont avalé la pilule. Mais c’est maintenant au tour des clients privés d’apprendre qu’ils vont passer à la caisse. En effet, après la sortie de leurs nouvelles cartes, les banques ont sauté sur l’occasion pour augmenter leurs prix, comme le rapporte la «Handelszeitung». C’est le cas par exemple de la Banque Cler, une filiale de la Banque cantonale de Bâle également présente en Suisse romande. Leur carte de débit flambant neuve coûte désormais 50 francs au lieu de 40 par an. Un surplus de 10 francs qui peut faire mal au porte-monnaie sur le long terme.
Les banques gagnent plus
Mais comment justifier cette hausse de prix? Les nouvelles cartes offrent effectivement plus de possibilités à leurs utilisateurs. Comme les «anciennes» cartes de crédit, Mastercard et Visa Debit sont valables pour les achats en ligne, moyennant simplement leur numéro d’identification, date d’expiration et code secret. Un processus qui n’était pas encore possible avec Maestro et V Pay. De plus, les clients peuvent – si la banque l’autorise – les déposer dans des portefeuilles virtuels, dans leur smartphone. Il n’est alors plus nécessaire d’avoir une carte physique sur soi pour régler ses achats!
Mais les banques y trouvent aussi leur compte. Ces cartes sont exploitées à moindre coût. Contrairement aux Maestro, les organisations prélèvent sur ces nouvelles cartes de débit une commission dite d’interchange, facturée par l’acquéreur au commerçant et transmise à la banque émettrice de la carte.
Mais malgré cette nouvelle source de revenus, Raiffeisen, Cler et d’autres augmentent quand même les prix pour les clients. Il existe toutefois d’autres possibilités. Par exemple, la banque Migros, qui vient d’envoyer ses nouvelles cartes de débit, ne demande toujours pas de cotisation annuelle. PostFinance continue quant à elle à proposer gratuitement sa nouvelle carte de débit pour les clients privés.
(Adaptation par Lauriane Pipoz)