Les Suisses et Suissesses aux urnes ce dimanche 18 juin! Le peuple se prononce sur trois objets fédéraux: l'imposition minimale des multinationales selon les règles de l'OCDE, le principe de neutralité carbone d'ici 2050 et la loi Covid-19. Retrouvez les premières projections.
Sur les votations du 18 juin 2023
La Suisse devrait accepter la loi sur le climat
La Suisse tient son plan pour atteindre la neutralité carbone dès 2050. Deux ans après le rejet de la loi sur le CO2, le peuple a dit Oui dimanche à la loi sur la protection du climat à 58%, selon une première projection de l'institut gfs.bern.
Les premiers résultats partiels confirment la projection. Près des trois quarts des votants à Genève et Bâle-Ville approuveraient la loi. Le taux de Oui se monte actuellement à 61,4% à Zurich, 55,6% à Fribourg, 66,8% dans le canton de Vaud ou encore 52,3% en Valais.
Selon des résultats définitifs, Glaris refuse en revanche la loi, à 54%. Les résultats partiels montrent que Schwytz, Nidwald et Soleure, St-Gall et la Thurgovie disent aussi Non.
Cette loi a pour but de faire d'une pierre trois coups. Il s'agit à la fois de réduire les atteintes à l'environnement et de renforcer la sécurité énergétique. En outre, elle fait office de contre-projet indirect à l'initiative pour les glaciers, qui demande le respect de l'Accord de Paris.
Une large alliance approuvait le projet, relevant les conséquences du changement climatique qui se font déjà nettement sentir en Suisse. L'UDC, qui a lancé le référendum, était seule contre tous. Elle arguait que la loi entraînerait une consommation démultipliée d'électricité, alors même que la Suisse n'est pas en mesure d'en produire suffisamment.
Le peuple accepterait la prolongation de la loi Covid jusqu'en 2024
La loi Covid-19 sera prolongée jusqu'en 2024. Selon une projection de l'institut gfs.bern, les Suisses ont accepté dimanche à 62% la stratégie du Conseil fédéral visant à ne pas se laisser surprendre par une éventuelle nouvelle flambée épidémique l'hiver prochain.
A Genève, les citoyens ont dit oui par 70,2% après dépouillement de 95% des voix. Les Vaudois ont également accepté par 66,5% selon les résultats partiels. Tout comme le Valais avec 58,2% et Fribourg avec 56,2%.
Dans le canton de Zurich, les citoyens ont également approuvé la loi modifiée par 66,1%, selon une projection. Deux cantons rejettent en revanche la prolongation de la loi Covid: Schwytz aurait voté contre par 54,5% et Thurgovie par 50,5% selon des résultats toujours partiels.
Le mouvement Mass-Voll, un groupe alémanique qui s'est illustré pendant la pandémie par des actions contre la politique du Conseil fédéral, ainsi que les Amis de la Constitution avaient saisi le référendum.
La Suisse dirait Oui à l'imposition minimale des entreprises
La Suisse va introduire l'imposition minimale des entreprises selon l'OCDE. Le peuple devrait dire Oui à 79% dimanche à cette nouvelle donne internationale, selon une première projection de l'institut gfs.bern.
Les premiers résultats partiels le confirment, la réforme est en passe de faire un score canon. Dans le canton de Genève, le camp du Oui atteindrait 85,6% des voix. Les proportions sont les mêmes dans le canton de Vaud.
A Fribourg, les votants devraient soutenir cette nouvelle donne en matière d'imposition des entreprises à près de 80%, de même qu'en Valais. Neuchâtel l'accepterait avec 83,8% des voix. Le Tessin se place à 73,9% de Oui.
Outre-Sarine, on se dirige également vers un plébiscite, avec plusieurs cantons qui diraient Oui à plus de 75%: Zurich, Lucerne, ou encore Bâle-Ville, Soleure et l'Argovie. Pour l'instant, aucun canton suisse ne descendrait en-dessous des 70%.
La réforme de l'imposition des multinationales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du G20 prévoit un taux minimal de 15% au niveau mondial. Il sera appliqué sur le bénéfice des groupes dont le chiffre d'affaires dépasse 750 millions d'euros. En Suisse, quelques centaines d'entreprises helvétiques et quelques milliers de filiales de groupes étrangers sont concernées.
Si un Etat ne joue pas le jeu, des impôts supplémentaires pourront être exigés dans un autre pays qui abrite le siège de l'entreprise concernée. La Suisse a donc tout intérêt à reprendre la révision pour éviter de voir filer de l'argent à l'étranger, ont plaidé le Conseil fédéral, le Parlement et les cantons. La manne supplémentaire est évaluée entre 1 et 2,5 milliards de francs pour la première année.
Mais la gauche, les ONG et les syndicats ont dénoncé un projet inégalitaire. La répartition des recettes qui est prévue privilégiera les cantons «riches» qui abritent beaucoup de multinationales, Bâle-Ville et Zoug en tête, selon eux.
(ATS)