Les «empêcheurs d'informer»
Thierry Burkart et Alex Kuprecht remportent le Sabot d'or 2024

Le PLR Thierry Burkart et l'UDC Alex Kuprecht reçoivent le Sabot d'or 2024, un prix satirique décerné par investigativ.ch. Ils sont critiqués pour un postulat visant à punir la publication de données confidentielles obtenues illégalement.
Publié: 18.12.2024 à 09:19 heures
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Thierry Burkart a été «récompensé» par 300 journalistes d'investigation.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Le président du PLR et conseiller d'Etat argovien Thierry Burkart ainsi que l'ancien conseiller aux Etats UDC schwytzois Alex Kuprecht les lauréats du Sabot d'or 2024. Ce prix satirique est remis chaque année par les 300 journalistes du réseau d'enquête investigativ.ch et récompense des «empêcheurs d'informer».

Il revient aux deux hommes politiques en raison d'un postulat de la commission de l'économie du Conseil des Etats, dans le cadre de la publication en février 2022 des «Suisse Secrets» sur des comptes problématiques au Credit Suisse.

Dans le sillage de ces révélations, le Conseil national avait adopté une motion visant à renforcer la liberté de la presse dans le domaine bancaire et financier. Le Conseil des Etats avait lui complètement renversé la vapeur, explique investigativ.ch, en adoptant en décembre 2023 un postulat de sa commission de l'économie intitulé «Utilisation ultérieure des données obtenues illégalement». Alex Kuprecht était alors président de la commission de l'économie du Conseil des Etats et Thierry Burkart le rapporteur de la commission lors des débats à la Chambre des cantons.

Durcir les dispositions

Par ce postulat, le Conseil des Etats a chargé le Conseil fédéral d'examiner si la publication de données collectées illégalement devait être punie. Aux yeux du réseau de recherche, cela reviendrait à durcir les dispositions en vigueur. Non seulement les données bancaires seraient concernées, mais toutes les informations confidentielles en général.

La publication des «Suisse Secrets» en février 2022 a déclenché en Suisse un débat politique sur la liberté des médias. Un réseau international de recherche (Süddeutsche Zeitung, Guardian, Le Monde et New York Times entre autres) avait alors reproché à Credit Suisse d'avoir accepté pendant des années parmi ses clients des autocrates, des trafiquants de drogue, des criminels de guerre et des trafiquants d'êtres humains présumés.

Les médias suisses n'avaient pas participé à l'enquête, la loi interdisant aux journalistes helvétiques de publier des informations sur des données bancaires sous peine de poursuites.

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