Le sujet du marché immobilier est inévitablement source de débats animés, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un affrontement entre locataires et propriétaires. Ce n'est donc pas surprenant que l'émission «Arena» de la SRF ait été le théâtre de vifs échanges verbaux vendredi soir. Le seul point d'accord entre les participants était la constante augmentation des loyers en Suisse, mais les opinions divergeaient sur tout le reste.
Au centre de la controverse se trouvaient Manfred Bühler, conseiller national de l'UDC et membre du comité de l'Association des propriétaires fonciers du canton de Berne, et Beat Walti, conseiller national du PLR d'un côté. Les autres participants du débat étaient Michael Töngi, conseiller national des Vert-e-s et vice-président de l'Association des locataires, accompagné de Jacqueline Badran, vice-présidente du PS.
Les discussions allaient et venaient, et Manfred Bühler a tenté d'apaiser les tensions en déclarant: «À mon avis, la situation n'est pas aussi dramatique qu'on le prétend». Il faisait référence à la hausse des loyers que les ménages doivent supporter. Selon Manfred Bühler, le marché fonctionne bien dans une certaine mesure avec une offre variée de logements de différentes tailles et à des prix variés. «Ceux qui veulent vivre au centre de Zurich ou de Zoug doivent être prêts à payer le prix fort», a-t-il ajouté.
Le ton monte
C'est alors que les échanges se sont envenimés. Jacqueline Badran, vice-présidente du PS, a accusé Manfred Bühler de «cynisme» et de promouvoir un «comportement illégal» avec son discours sur l'offre et la demande. Manfred Bühler a riposté, et le ton est monté.
En Suisse, les loyers sont réglementés selon un système basé sur les coûts. Les propriétaires ne sont pas autorisés à tirer un profit excessif des biens loués. Le loyer doit être basé sur les coûts du propriétaire, y compris les intérêts hypothécaires. Pour les nouvelles locations, un plafond de rendement de 2% au-dessus du taux d'intérêt de référence est appliqué. «Malgré cette réglementation, les propriétaires perçoivent illégalement des milliards de francs», affirme Jacqueline Badran.
Beat Walti (PLR) a parlé de cas isolés, réfutant l'idée que la majorité des propriétaires abusent de leur position. «Un propriétaire raisonnable ne souhaite pas être en conflit avec ses locataires», a-t-il déclaré.
Le marché immobilier et les loyers resteront des sujets de débat brûlants dans un avenir proche. Selon des études de Raiffeisen, la majorité des locataires suisses pourraient faire face à une nouvelle augmentation des loyers au 1er avril 2024, et une troisième hausse est même prévue d'ici fin 2024. Une augmentation prochaine du taux d'intérêt de référence pourrait en être la cause.