Richard Schäli, 16 ans, a, pourrait-on dire, l'argent dans le sang. Ce Zougois est le plus jeune dans la liste des jeunes riches que vient de publier le magazine économique «Bilanz». Le magazine estime que la fortune du jeune conseiller financier se situe entre 2 et 5 millions de francs. Son grand-père était directeur de l'Union de Banques Suisses (aujourd'hui UBS) et son père travaille comme investisseur en chef pour la société de private equity Partners Group.
Selon son site Internet, Richard Schäli conseille ses amis et sa famille sur des questions financières depuis l'âge de douze ans. Au début, c'était plutôt un hobby et il n'a pas toujours réussi, mais il avait déjà sa propre société de gestion de fortune. Il reconnaît ouvertement que les erreurs d'apprentissage lui ont coûté cher au début. Mais ça en valait la peine car désormais, même les super-riches lui confient une petite partie de leur fortune colossale.
La même stratégie d'investissement que Warren Buffett
Parmi ses mentors figure notamment le multimilliardaire et Brésilo-suisse Jorge Lemann, un octagénaire qui vit à Rapperswil (SG) et qui occupait l'année dernière la huitième place dans la liste des 300 plus riches. «Jorge m'a formé pour devenir une sorte de «Warren Buffett suisse» raconte Richard Schäli dans une interview accordée à un magazine bancaire.
Si ce surnom peut sembler anecdotique, en réalité Richard Schäli et Warren Buffett suivent une stratégie de placement similaire: tous deux n'investissent que dans des entreprises dont ils comprennent les activités. «Je vois un problème évident dans la surdiversification de nombreux gestionnaires de fortune», explique Richard Schäli. Cela est problématique selon l'adolescent: «on perd vite la vue d'ensemble. Dans mes mandats, je ne peux pas détenir plus de cinq actions.»
Warren Buffet fait partie des personnes les plus riches du monde, avec une fortune estimée à environ 100 milliards de francs. Richard Schäli a, lui, une bonne base pour la suite de son ascension.
Ne pas négliger l'école
Richard Schäli est un globe-trotteur. Il vient de passer un semestre à Singapour pour apprendre le mandarin. Plus tard, il veut étudier à l'université d'élite américaine Wharton. Pour l'instant, il veut se concentrer à nouveau davantage sur l'apprentissage que sur l'investissement: «Je dois maintenant me recentrer un peu sur l'école pour ne pas perdre l'équilibre», explique le gymnasien dans le magazine «Bilanz». En témoigne une vidéo du magazine télévisé de vulgarisation scientifique «Galileo», visible sur la page d'accueil de son site internet «Secanta Capital». On y voit Richard Schäli recevoir le journaliste dans sa salle de classe à Zoug.
Blick a essayé de le joindre à Berlin, mais il n'avait malheureusement pas le temps pour un entretien. Le jeune adolescent veut, dit-il, réserver ses apparitions médiatiques à un public intéressé par la finance. Ça y est. Richard Schäli est officiellement un «jeune vieux».