Pendant des semaines, les signes annonciateurs d'un conflit étaient nombreux! Le syndicat des pilotes Aeropers avait menacé de faire grève - précisément pendant les vacances d'automne - car aucun accord n'a pu être trouvé avec Swiss pour une nouvelle convention collective de travail (CCT). Fin octobre, un compromis a été trouvé avec la direction de la compagnie, dont le CEO Dieter Vranckx.
Mais le happy end a du plomb dans l'aile. Aeropers a annoncé qu'il laisserait ses 1300 membres se prononcer sur la CCT d'ici la fin de l'année. Pour les pilotes, cette échéance semble désormais intenable. La CCT doit être disponible d'ici le 1er décembre pour que le vote puisse se terminer le 31 décembre après un délai de commentaire et de vote qui doit durer au moins 30 jours. Pourtant, jusqu'à présent, les concernés ne connaissent que les grandes lignes de l'accord: 2,3% d'augmentation de salaire et 2% de compensation du renchérissement. En outre, ils devraient recevoir à l'avenir leur tableau de service le 18 du mois au lieu du 25.
La résistance s'organise dans le cockpit
Interrogé par Blick, Aeropers se montre encore combatif. A l'heure actuelle, le syndicat déclare que la nouvelle CCT pourra être votée avant la fin 2022 et entrera en vigueur au 1er janvier 2023. Swiss tient la même discours.
Certains pilotes mécontents reprennent cependant espoir avec le retard qui se profile. Ils ne sont pas satisfaits de l'accord conclu par leur syndicat et affirment que le Conseil d'administration d'Aeropers s'est laissé marcher sur les pieds. Ces derniers jours, plusieurs pilotes ont confirmé à Blick qu'ils refuseraient la CCT. Ils réitèrent leur envie de révolte. Dans le cockpit - pendant le vol - ils cherchent le dialogue avec leurs collègues.
Entrée en vigueur rétroactive possible
Mais jusqu'à présent, rien n'indique que plus de la moitié des 1300 membres ayant le droit de vote rejetteraient le compromis. Plus le retard sera important, plus les critiques auront le temps de convaincre leurs collègues.
Un retard de la CCT ne serait néanmoins pas un motif de renégociation en soi. Selon Aeropers, la convention pourrait encore être invoquée rétroactivement.