Le variant Omicron menace
Le nombre d'hospitalisations pourrait atteindre de nouveaux sommets

La Task Force estime que le variant Omicron pourrait être à l'origine de près de 25'000 nouvelles infections par jour. Mais la question la plus importante demeure: quel sera l'impact sur le nombre d'hospitalisations? Blick fait un rapide calcul.
Publié: 25.12.2021 à 15:09 heures
Si les résultats des études britanniques sont confirmés, la Suisse devrait s'attendre à près de 300 hospitalisations par jour en janvier. Un record.
Photo: keystone-sda.ch
Sermîn Faki

«Le variant Omicron n’a pas seulement frappé à notre porte, il est déjà entré et se répand dans la pièce», a prévenu mardi Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l’Office fédéral de la santé publique. Entre 10 et 20% de toutes les nouvelles infections seraient à mettre sur le compte du nouveau variant. Et comme il est bien plus contagieux que son cousin Delta, il faut s’attendre à ce que le nombre de cas augmente significativement dans les prochaines semaines, voire même dans les prochains jours.

La Task Force met en garde contre un véritable assaut du variant Omicron. Dans sa dernière évaluation de la situation, les experts expliquent s’attendre à une augmentation drastique du nombre d’infections au coronavirus en Suisse. Dans la projection moyenne des trois scénarios présentés, ils prévoient un peu moins de 25’000 cas, rien que pour la journée du 9 janvier. Dans le pire des scénarios, ce seuil serait franchi dès le 2 janvier.

25’000 nouvelles infections, c’est plus du double du précédent record depuis le début de la pandémie.

Qu’est-ce que cela signifie pour les hôpitaux?

Toutefois, il faut prendre ce chiffre avec des pincettes. Il ne suffit pas à lui seul pour tirer de grandes conclusions quant à ce qui nous attend. La question prioritaire est plutôt de savoir combien de personnes infectées tomberont malades au point de devoir être hospitalisées. C’est principalement de cela que dépendent les potentiels durcissements des mesures sanitaires.

Comme nous n’avons pas encore suffisamment de recul avec le variant Omicron en Suisse, il est nécessaire d’aller voir comment la situation a évolué dans d’autres pays. Différentes études menées en Afrique du Sud et en Grande-Bretagne arrivent à la conclusion que le variant Omicron est moins virulent que le variant Delta. Une étude de l’Imperial College de Londres indique que le risque d’une hospitalisation de plus d’un jour est réduit de 40 à 45% lors d’une infection au nouveau variant. Une étude écossaise tire des conclusions similaires: le variant Omicron entraîne moins fréquemment un séjour à l’hôpital.

Les études n’ont pas encore été évaluées de manière indépendante. Si les résultats sont confirmés, ce serait une lueur d’espoir. Mais pas suffisante pour guider vers une résolution rapide de la pandémie, comme le confirme un rapide calcul.

Jusqu’à 300 hospitalisations par jour

Si l’on considère le rapport entre les nouvelles infections et les hospitalisations en Suisse pendant la vague du variant Delta en automne, on constate que 2,4% de toutes les personnes infectées ont dû être hospitalisées. Si l’on part du principe, comme le fait l’étude britannique, que le taux d’hospitalisation est deux fois moins élevé lors d’une infection au variant Omicron, cela représenterait 1,2%.

Cela peut sembler peu au premier abord. Il ne faut toutefois pas oublier que la Task Force de la Confédération s’attend a environ 25’000 nouvelles contaminations en 24 heures. Et 1,2% de ce nombre correspondrait à près de 300 hospitalisations par jour. La Suisse n’a atteint ce chiffre élevé qu’à deux reprises au cours de la pandémie: le 30 octobre et le 2 novembre 2020. Le secteur hospitalier serait durement touché. La situation au sein des soins intensifs deviendrait alors encore plus précaire qu’actuellement.

La Task Force conseille la prudence

La Task Force ne souhaite pas se prononcer sur la question pour le moment. Interrogés par Blick, les experts de la Confédération ne veulent pas confirmer la projection des 300 hospitalisations. «Le degré de gravité des infections au variant Omicron n’est pas encore clairement établi, de sorte que la conversion de l’incidence en hospitalisations n’est pas encore possible de manière fiable», a-t-on fait savoir à Blick.

(Adaptation par Jessica Chautems)


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