Le secteur est en quête de solutions
Augmentation des prix, services réduits… La pénurie de personnel coûtera cher aux clients des hôtels suisses

L'hôtellerie suisse est confrontée à une pénurie drastique de personnel qualifié. Celle-ci la contraint à augmenter ses prix et à réduire ses services. Une réelle préoccupation pour les responsables d'établissement.
Publié: 19.05.2024 à 22:01 heures
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Dernière mise à jour: 19.05.2024 à 22:02 heures
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Les réservations effectuées cet été peuvent donner lieu à de mauvaises surprises.
Photo: Keystone
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Olivia Ruffiner et Jean-Claude Raemy

Vous aviez prévu des vacances en Suisse cet été? Mauvaise nouvelle, si vous souhaitez séjourner dans un hôtel, il faudra désormais débourser beaucoup plus d'argent qu'auparavant.

Les hôteliers suisses tirent la sonnette d'alarme. La saison d'été est proche, mais le personnel fait défaut. Comme le rapporte la «NZZ am Sonntag», 80% des hôtels en Suisse souffrent d'une grave pénurie de personnel. Le manque de personnel oblige les établissements hôteliers à réduire leurs offres. Avec des mesures telles que la fermeture de certaines chambres et la réduction des heures d'ouverture, ils perdent en moyenne 5% de leur chiffre d'affaires.

Les conséquences se dessinent déjà. 52% des hôtels suisses devront augmenter leurs prix en été, et dans les régions rurales, ce chiffre pourrait augmenter jusqu'à deux tiers des établissements. C'est ce que montre une enquête d'Hotelleriesuisse. Outre la baisse du chiffre d'affaires, les exigences salariales plus élevées du personnel sont également un facteur.

Les chasseurs de têtes agacent les restaurateurs

Les exigences salariales plus élevées sont également dues à l'apparition accrue de chasseurs de têtes dans le domaine de l'hôtellerie. Ces derniers s'attaquent surtout au domaine de la restauration. La semaine dernière, un chasseur de têtes s'est vu interdire l'accès à tous les établissements de Kramer Gastronomie AG, comme l'a rapporté «Inside Paradeplatz». La raison? Il a tenté à plusieurs reprises de débaucher le cuisinier, bien que celui-ci avait déjà refusé auparavant.

Le restaurateur Christian Kramer, directeur du groupe, en est très contrarié. «Cette manière de recruter est peut-être possible dans les banques, mais pas du tout dans la restauration», a-t-il déclaré à Blick. «Je travaille depuis 20 ans avec des agences de placement, mais je n'ai encore jamais vu une telle chose», affirme-t-il.

Lui-même connaît les sensibilités des collaborateurs et cherche le dialogue dès qu'il remarque des envies de départ. Lorsqu'il cherche de nouveaux collaborateurs, il mise «sur des agences de placement sérieuses».

Les employés de la restauration sont ouverts aux opportunités

Le fait que les postes soient pourvus par des chasseurs de têtes n'est pas nouveau. Mais ce qui l'est, c'est que les cuisiniers et le personnel de service se retrouvent également dans la ligne de mire des agences de placement.

Jean-Philippe Spinas, directeur de la société de placement Kienbaum Executive Search à Zurich, explique: «Jusqu'à présent, on ne connaissait tout simplement pas cette procédure de recrutement dans la gastronomie, mais les temps changent.» Selon lui, 60 à 70% des employés sont ouverts à l'idée d'en savoir plus sur les opportunités d'emploi. Dans la plupart des cas, il suffit de 200 à 300 francs d'augmentation de salaire par mois pour appâter les intéressés.

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