Le secteur agricole
Campagne pour améliorer la couverture sociale des paysannes

Le secteur agricole lance une campagne pour améliorer la couverture sociale des paysans, notamment des femmes. Une liste de contrôle pour déceler le potentiel d'optimisation et une offre gratuite de conseil en sont les éléments-clés.
Publié: 12.10.2021 à 15:56 heures
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Dernière mise à jour: 12.10.2021 à 16:01 heures
Parmi les 43'000 collaboratrices familiales, seules 30% sont annoncées à l’AVS comme employées ou indépendantes et perçoivent un revenu. On peut en déduire que les autres, soit environ 70%, ne sont pas rémunérées pour leurs activités en faveur de l’exploitation.
Photo: STR

«Prendre ses responsabilités. S’équiper pour la vie»: telle est la devise de la campagne lancée mardi par l'Union suisse des paysans, l'Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF), Prométerre et agrisano.

L’objectif est que le plus grand nombre d’exploitations possible vérifient leur situation à l'aide d'une simple liste de contrôle disponible sur www.ma-situation.ch et décèlent ainsi un besoin d’amélioration.

L’accent est placé sur l’examen des domaines de l’assurance indemnités journalières, de la prévoyance risque, de la prévoyance vieillesse et du partage des revenus. Si nécessaire, des informations spécialisées sur les différents thèmes sont mises à disposition.

Améliorer leur couverture sociale

Les exploitants remplissent la liste de contrôle de manière anonyme. A la fin, ils reçoivent une analyse de leur situation ainsi que les coordonnées d’un interlocuteur pour un entretien de conseil gratuit en assurances.

Des documents de l'Office fédéral de l'agriculture montrent que la rémunération du travail à la ferme et la couverture sociale des paysannes ne sont pas réglementées sur nombre d’exploitations.

«Le travail gratuit des membres de la famille est encore largement répandu et le patrimoine agricole encore majoritairement aux mains d'hommes», qui perçoivent le revenu, a souligné Anne Challandes, présidente de l'USPF, selon son discours écrit. «Cela peut entraîner des difficultés importantes pour les paysannes».

Parmi les 43'000 collaboratrices familiales, seules 30% sont annoncées comme employées

Ces dernières sont plus de 54'000 au total à travailler dans l'agriculture suisse, dont 12'000 à plein temps. Plus de 43’000 sont membres de la famille de l’exploitant, des conjointes pour la plupart. Seules 3300 femmes sont cheffes d’exploitation, ce qui concerne moins de 7% des quelque 50'000 fermes suisses.

Parmi les 43'000 collaboratrices familiales, seules 30% sont annoncées à l’AVS comme employées ou indépendantes et perçoivent un revenu. On peut en déduire que les autres, soit environ 70%, ne sont pas rémunérées pour leurs activités en faveur de l’exploitation.

Or les personnes qui ne perçoivent pas de salaire ont souvent une couverture sociale insuffisante. Si les femmes mariées peuvent bénéficier d’une rente minimale à la retraite ou en cas d’invalidité grâce aux cotisations de leur mari, les risques de lacunes ne sont pas exclus. En outre, elles n’ont accès ni au 2e pilier ni à l’assurance maternité et ne possèdent souvent pas de prévoyance.

En cas de divorce, si la situation patrimoniale et financière entre les époux n’a pas été bien réglée auparavant, la paysanne aura des difficultés à prouver ses apports et à les faire évaluer de manière correcte. Quand elle y parvient, la femme est souvent placée devant le choix cornélien de renoncer à sa prétention pour ne pas mettre en danger l’exploitation et sa transmission à la génération suivante.

La campagne lancée par le secteur s’articule autour de questions concrètes, que tout couple d'agriculteurs devrait se poser: «Que se passe-t-il si nous nous séparons un jour?», «Que se passe-t-il si l’un de nous deux est victime d’un accident ou devient invalide?» ou «Que faire si j’ai aussi des projets pour ma retraite?».

Pour les organisations à l'origine de la campagne, un simple contrôle de sa situation et une offre de conseil accessible à tous doivent permettre d’améliorer la couverture sociale dans l’agriculture indépendamment de la politique agricole et de prévenir autant que possible les soucis financiers à la suite de coups du sort.

(ATS)

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